Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ALCESTE (C. W. von Gluck), en bref

Dès Orfeo ed Euridice en 1762, Christoph Willibald von Gluck affiche son ambition : réformer l'opéra. Sclérosé à ses yeux par un siècle d'opera seria italien dévolu à la virtuosité vocale et aux délices du bel canto, au détriment de la vérité dramatique, le genre a besoin d'être dépoussiéré. Véritable Européen avant la lettre, Gluck propose une voie originale en renonçant à la stricte alternance entre récitatif sec et aria, en supprimant les ornements, en optant pour la continuité musicale et la justesse dans la peinture des caractères. Le manifeste de cette réforme est fourni par la première version, italienne, d'Alceste – tragedia per musica en trois actes sur un livret de Ranieri de' Calzabigi, créée au Burgtheater de Vienne le 26 décembre 1767 – et sa préface, rédigée en 1769 par Calzabigi, qui appelle de ses vœux une inversion du rapport de forces entre la musique et le poème, à l'avantage de ce dernier. La recherche d'une plus grande profondeur psychologique relègue au second plan les péripéties de l'action, d'où une impression de statisme accentuée par le hiératisme des sujets antiques choisis. Les partisans de l'opéra italien lui opposeront Niccolò Piccinni lors de la querelle des gluckistes et des piccinnistes.

— Christian MERLIN

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : agrégé de l'Université, docteur ès lettres, maître de conférences à l'université de Lille-III-Charles-de-Gaulle, critique musical

Classification