ALCIBIADE (450-404 av. J.-C.)
Le retour à Athènes et l'exil définitif
Une brusque aggravation de la situation précipite son retour. Athènes, menacée en Grèce et dans ses colonies d'Asie (perte de Nisaia de Pylos, de Corcyre), rappelle Alcibiade. Il est réhabilité par les prêtres d'Éleusis. En 408, il est à nouveau élu stratège. Par un coup de maître, il efface le passé et affronte Sparte en faisant célébrer les mystères d'Éleusis selon le rite antérieur (la procession passe par la terre et non plus par la mer). Il a recouvré d'un coup sa popularité ; on lui accorde les pleins pouvoirs. Il n'en use pas. La possession de l'Hellespont assurée, il préfère reconquérir l'Ionie. Mais la situation a changé : Lysandre, navarque hardi et sans scrupule, commande maintenant la flotte du Péloponnèse ; derrière lui, il n'a plus des satrapes hésitants, mais le propre fils du Grand Roi, Cyrus, qui a reçu le titre de Karanos, prince souverain. Malgré les ordres d'Alcibiade, son ami Antiochos, commandant de la flotte athénienne, engage la bataille contre Lysandre à Notion et subit une lourde défaite (406). Tenu pour responsable, Alcibiade n'est pas réélu. Pour échapper aux tribunaux, il se retire en Chersonèse où il compte des amis parmi les princes thraces. Lorsque, en 405, la flotte athénienne vient s'abriter dans la petite rade d'Aigos Potamos, Alcibiade en personne vient montrer à son chef les dangers que font courir l'étroitesse du port et l'absence d'arrière-pays. Il conseille Sestos, mais il n'est pas suivi. C'est le désastre : Lysandre anéantit la flotte athénienne ; l'Empire maritime s'écroule ; Samos capitule en dernier. Sparte impose à Athènes le gouvernement des Trente, hostile à Alcibiade, devenu le symbole de la démocratie. Celui-ci se rend alors auprès de Pharnabaze ; là, il entre dans la légende. Les Trente poussent Lysandre à exiger sa mort. On met le feu à sa chambre ; il s'enfuit, mais succombe sous les coups de ses gardiens ; la femme qui était auprès de lui recueille et brûle son corps (404 env.).
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Écrit par
- Andrée POUGET : agrégée de l'Université
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