GUINNESS ALEC (1914-2000)
Sir Alec Guinness de Cuffe est né le 2 avril 1914 à Londres. Il commence par travailler comme rédacteur dans une agence de publicité, tout en suivant des cours d'art dramatique avec Fay Compton. Il débute comme figurant à la scène et à l'écran en 1934. Bientôt sollicité par John Gielgud et Laurence Olivier, il tient très vite des premiers rôles, dont un Hamlet en costumes modernes à l'Old Vic Theater. La guerre, qu'il fait dans la Navy, n'interrompt pas vraiment sa carrière, puisqu'il met à profit ses permissions pour se produire sur scène, notamment à Broadway.
En 1946, Alec Guinness fait ses véritables débuts cinématographiques sous la direction de David Lean qui lui confie le rôle de Herbert Pocket dans l'adaptation du roman de Dickens, Great Expectations (Les Grandes Espérances), un rôle qu'il avait tenu sur scène dans une version théâtrale qu'il avait lui-même signée. Deux ans plus tard, toujours dirigé par David Lean, il tient son deuxième rôle au cinéma, celui de Fagin dans Oliver Twist, toujours d'après Dickens. L'année suivante, il accède au vedettariat grâce au succès de Kind Hearts and Coronets (Noblesse oblige) de Robert Hamer, dans lequel il n'incarne pas moins de huit personnages, tous rejetons d'une vénérable famille aristocratique. De fait, durant les années 1950, Alec Guinness s'illustre surtout dans le domaine de la comédie, principalement au sein des Ealing Studios qui s'en sont fait une spécialité. Le goût de l'acteur pour la métamorphose, sa faculté de se fondre dans un personnage, sa créativité et son sens du comique font merveille dans des films tels que The Lavender Hill Mob (De l'or en barres, 1951) de Charles Crichton, The Man in the White Suit (L'Homme au complet blanc, 1951) et The Ladykillers (Tueurs de dames, 1959) tous deux d'Alexander Mackendrick, de même que dans The Horse's Mouth (De la bouche du cheval, 1958) de Ronald Neame, dont il est aussi le scénariste.
En 1957, Alec Guinness devient mondialement célèbre à la suite du succès public et critique que connaît The Bridge on the River Kwai (Le Pont de la rivière Kwaï) de David Lean, dans lequel il donne une extraordinaire interprétation d'officier aussi obtus que courageux, que son orgueil et son chauvinisme aveuglent. Cette interprétation est récompensée de plusieurs prix, dont l'oscar, et lui vaut d'être anobli en 1959. Il se spécialise alors dans des rôles de composition dramatiques. Il sera tour à tour le faible capitaine de H.M.S. Defiant (Les Mutinés du « Téméraire », 1962) de Lewis Gilbert, le raffiné Prince Fayçal dans Lawrence of Arabia (Lawrence d'Arabie, 1962) de David Lean, le sage empereur Marc-Aurèle de The Fall of the Roman Empire (La Chute de l'Empire romain, 1964) d'Anthony Mann, le sévère bolchevik de Doctor Zhivago (Le Docteur Jivago, 1965) de David Lean, le roi Charles Ier dans Cromwell (1970) de Ken Hughes, le pape Innocent III dans Fratello Sole, Sorella Luna (François et le chemin du soleil, 1972) de Franco Zeffirelli et même Adolf Hitler dans Hitler : The Last Ten Days (Les Dix Derniers Jours d'Hitler, 1975) d'Ennio De Concini. Toutefois, autant son jeu était par le passé léger, souple et fluide, autant il s'avère, dès lors, raide et compassé. Et s'il fait parfois merveille, il lui arrive aussi de se montrer pesant et caricatural.
À partir des années 1970, Alec Guinness ralentit son activité cinématographique. Son dernier rôle marquant est celui d'un noble et charismatique chevalier dans Star Wars (La Guerre des étoiles, 1977) de George Lucas. Il demeure très actif au théâtre – qu'il n'a jamais abandonné nonobstant quelques éclipses –, ainsi qu'à la télévision où il a commencé à se produire à la fin des années 1950. Alec Guinness n'a cessé de jouer que dans les toutes dernières[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Alain GAREL : critique et historien de cinéma, professeur d'histoire du cinéma
Classification
Média
Autres références
-
LAWRENCE D'ARABIE, film de David Lean
- Écrit par Michel CHION
- 1 115 mots
- 1 média
...réalisateur, tandis qu'Anthony Quinn campe un Arabe fruste et pittoresque dans la tradition de ses innombrables rôles de Mexicain, Esquimau, Grec... Cette caractérisation conventionnelle, fidèle à celle des mélodrames muets, est bien sûr moins équilibrée que complétée par la façon dont Alec Guinness...