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FASSIANOS ALEKOS (1935-2022)

Peintre, sculpteur, lithographe, écrivain, Alekos Fassianos naît le 13 décembre 1935 à Athènes. Il est certainement le peintre grec le plus connu à l'international pour avoir exposé dans le monde entier.

Étudiant à l'École nationale des beaux-arts d'Athènes de 1956 à 1960, il est élève dans l'atelier de Yiánnis Móralis. Dès 1960, il présente sa première exposition à Athènes, avant de partir à Paris. De 1960 à 1963, il étudie la lithographie à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. Là, il se lie d'amitié avec Louis Aragon et Jean-Marie Drot, alors documentariste.

Durant son séjour parisien, Fassianos peint des décors de théâtre. Il retrouve la Grèce en 1963 avec le retour du pays à la démocratie, à la suite de la victoire électorale du centriste Giórgos Papandréou. Mais quatre ans plus tard, l'expérience démocratique est stoppée net par le coup d'État des colonels, le 21 avril 1967. Fassianos reprend alors le chemin de Paris, cette fois comme exilé politique. Il y retrouve nombre d'artistes, d'intellectuels, d'universitaires et de politiciens (Melina Mercouri, Mikis Theodorákis, Constantin Mitsotákis, Nicos Poulantzás, Nicolas Svoronos, Constantin Tsoukalas, Kostas Vergopoulos...). Il rentre en Grèce à la chute de la dictature, en juillet 1974.

L'œuvre de Fassianos est influencée par Picasso et Matisse, ainsi que par ses deux grands mentors grecs : Yannis Gaïtis (1923-1984) et ses « Bonhommes », et Yannis Tsarouchis (1910-1989) avec ses marins dénudés. Dans ses tableaux, il mêle sous une forme naïve des éléments de l'Antiquité à des scènes de la vie quotidienne. Ses personnages sont puisés aussi bien dans la mythologie que dans l'art byzantin. Il peint sans ombre, sans perspective, et ses personnages sont souvent montrés de profil. La couleur dominante de ses œuvres est très souvent le bleu, consubstantiellement lié au ciel et à la mer de son pays, et même au drapeau national, ce qui fait de lui un des peintres de la « grécité ».

Sa popularité dans son pays est telle que, outre ses tableaux, sculptures et lithographies, on retrouve ses dessins sur des pochettes de disques, des couvertures de livres et des affiches de théâtre. À Athènes, Fassianos a peint Le Mythe de mon quartier, dans la station du métro d'Athènes Metaxourgío, et a installé une sculpture devant l'église Sainte-Irène, ainsi qu’une autre dans l'hôtel Electra Metropolis. De 1990 à 1995, avec son ami l'architecte Kyriakos Krokos, il a participé au réaménagement d’un grand bâtiment dans le centre d'Athènes, destiné, comme l’ont annoncé son épouse Mariza et sa fille Viktoria, à devenir un musée consacré à son œuvre.

Ses dessins ont largement dépassé les frontières de la Grèce. Fassianos a exposé dans toute l'Europe, de Paris à Stockholm, de Venise à Berlin et Lausanne, mais aussi de nombreuses fois à Limassol, car il était très attaché à l'île de Chypre. Et aussi dans le reste du monde : Tōkyō, Miami, New York, São Paulo, Dubaï, Melbourne. Fassianos est mort le 16 janvier 2022 à Athènes.

— Christophe CHICLET

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Écrit par

  • : docteur en histoire du xxe siècle de l'Institut d'études politiques, Paris, journaliste, membre du comité de rédaction de la revue Confluences Méditerranée

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