KWAŚNIEWSKI ALEKSANDER (1954- )
Président de la Pologne de 1995 à 2005.
Né le 15 novembre 1954 à Białogard,Aleksander Kwaśniewski fait des études d'économie à l'université de Gdansk. Politiquement actif au sein de la branche étudiante du Parti ouvrier unifié polonais (P.O.U.P.), le parti au pouvoir, auquel il adhère en 1977, il préside le conseil universitaire de l'Union socialiste des étudiants polonais en 1976-1977. Puis il part s'installer à Varsovie pour devenir rédacteur de deux journaux du parti destinés à la jeunesse, l'hebdomadaire Itd (1981-1984, « Etc. ») et le quotidien Sztandar Mlodych (1984-1985, « Standard de la jeunesse »).
Kwaśniewski gravit alors les échelons du parti, devenant ministre de la Jeunesse (1985-1987) et président du comité pour la jeunesse et les sports (1987-1990), avant d'être nommé à la tête du comité national olympique (1988-1991). Le P.O.U.P. est cependant confronté à une agitation grandissante, soutenue notamment par le syndicat Solidarność, dirigé par Lech Wałesa. Kwaśniewski participe à la table ronde qui met fin au régime communiste à la fin des années 1980, assurant la codirection du comité chargé de discuter avec les syndicats. Après la chute du communisme, Wałesa devient en 1990 le premier président polonais de l'ère postcommuniste. Kwaśniewski participe quant à lui en 1991 à la création de l'Alliance de la gauche démocratique (S.L.D.), parti qui obtient la majorité des sièges à la Diète en 1993. Kwaśniewski forme alors un gouvernement de coalition avec le Parti paysan polonais (P.S.L.), lui aussi composé d'ex-communistes.
Face à la baisse de popularité de Wałesa, Kwaśniewski bat de justesse son adversaire au second tour de la présidentielle de 1995 et se fera réélire sans difficulté en 2000. Il poursuit les réformes de marché lancées par son prédécesseur et supervise la ratification d'une nouvelle Constitution en 1997 (il avait déjà présidé le comité parlementaire chargé d'élaborer le document). Sous sa présidence, la Pologne devient membre de l'O.T.A.N. en 1999 et de l'Union européenne en 2004. Kwaśniewski soutient également la lutte contre le terrorisme menée par les États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001. Il envoie ainsi en 2003 des troupes polonaises aider la coalition en Irak. Par la suite, il déclarera cependant avoir été trompé sur la menace que posait le programme d'armes de destruction massive irakien.
Agnostique, Kwaśniewski tente d'améliorer les relations avec le Vatican comme avec les juifs. Il approuve ainsi un accord renforçant les liens entre la Pologne et le Saint-Siège, demande officiellement pardon aux juifs pour le massacre de Jedwabne perpétré en 1941 par des Polonais (le gouvernement avait alors accusé les nazis) et redonne leur citoyenneté à de nombreux juifs qui en avaient été privés par le gouvernement communiste en 1968. Kwaśniewski oppose également son veto à une loi prévoyant d'indemniser les personnes qui avaient été expropriées par l'ancien gouvernement communiste et dont les biens avaient été nationalisés. La Constitution lui interdisant de briguer un troisième mandat, Kwaśniewski cède la place à Lech Kaczyński en 2005. Il suscite en 2006 la naissance de Gauche et démocrates, coalition de quatre partis sociaux-démocrates polonais, parmi lesquels l'Alliance de la gauche démocratique issue du P.O.U.P.
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