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BLASETTI ALESSANDRO (1900-1987)

Critique, figurant, acteur jouant son propre rôle, metteur en scène au théâtre, au cinéma et, à partir de 1962, à la télévision, Alessandro Blasetti adorait se définir comme « un océan de contradictions ». Né à Rome, il fait des études de droit, conformément à la tradition de sa famille maternelle où l'on était avocat de la curie romaine de père en fils. Mais il tient sans doute son goût pour les arts de son père hautboïste à l'Accademia de Santa Cecilia et de son grand-père sculpteur. La vie de Blasetti se confond avec l'histoire du cinéma italien : s'il défend le cinéma muet, il saisit immédiatement la chance que représente le parlant, et réalise le premier film italien parlant, Resurrectio (1930, distribué après Terra madre), C'est en 1925 qu'il inaugure la première rubrique de critique cinématographique dans un quotidien italien. Il participe au lancement de plusieurs quotidiens : Il mondo e lo schermo devenu Lo Schermo, hebdomadaire illustré du cinéma (1926-1927) ; Cinematografo (1927-1931) ; Lo Spettacolo d'Italia (1927-1928). Dans ses articles, il s'attache à promouvoir le renouveau du cinéma italien, en pleine crise entre 1925 et 1930, et développe un projet de politique cinématographique en abordant ses divers aspects (financier, industriel, politique et théorique) selon quatre axes : intervention concrète dans le domaine de la gestion (il crée une coopérative, l'Augustus, qui va produire Sole) ; réflexion théorique au moment où le muet cède la place au parlant ; apprentissage technique ; politique des auteurs. Ainsi Blasetti, qui est pourtant un admirateur du cinéma américain, rompt, dans les colonnes de Cinematografo, des lances en faveur du cinéma muet et contre le film parlant qui, selon lui, est l'arme grâce à laquelle l'industrie américaine va s'imposer en Europe. Ses prises de position vont de pair avec les essais d'ouverture culturelle du fascisme, en particulier avec la tentative de faire cohabiter des militants fascistes et des intellectuels non engagés, dont certains s'avéreront par la suite antifascistes.

Malgré son faible succès auprès du grand public, Sole (1929), avec Rotaie de Mario Camerini, va marquer la renaissance du cinéma italien. Le scénario de Vergano est centré sur le conflit qui oppose les paysans des marais pontins et les gens venus de l'extérieur pour assécher ces terres. Le film, dont il ne reste qu'un fragment d'environ trois minutes, illustre la politique ruraliste du fascisme, qui inspire aussi Terra madre (1930). Tourné en décors réels, Sole a évoqué à sa sortie le cinéma soviétique. Mais Blasetti affirma, en 1952, n'avoir connu les films russes qu'en 1931 et avoir été fortement impressionné par Metropolis, pourtant entièrement tourné en studio et en lumière artificielle. Réalisé lui aussi en plein air, 1860 sort en 1933. Le scénario réunit les noms de Gino Mazzucchi et d'Emilio Cecchi, comme Blasetti s'est plu à le rappeler plus d'une fois, en accord avec sa conception du cinéma comme art collectif. Véritable film historique, 1860 est une interprétation populaire, populiste et épique du Risorgimento. Chargé d'apporter des informations utiles à l'expédition des « mille », un berger sicilien part pour Gênes : sa traversée de l'Italie sera un voyage de connaissance et un itinéraire vers la lumière, la liberté. Le fascisme y apparaît en filigrane comme l'héritier de l'entreprise garibaldienne, alors que dans Vecchia guardia, l'année suivante, la continuité du régime avec la Grande Guerre est assurée par les anciens combattants et les squadristi (brigades d'action fascistes). Dans 1860, la dimension régionaliste, l'attention au détail quotidien, l'emploi des dialectes (« la vérité vive du parlé »), l'apparition du petit peuple projeté[...]

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  • ITALIE - Le cinéma

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    ...de la période, se spécialise dans les comédies douces-amères et les mélodrames sentimentaux. Dans un registre moins homogène, on peut également citer Alessandro Blasetti, artisan habile et prolifique aussi à l'aise dans les films contemporains que dans les reconstitutions historiques. Quant à Goffredo...