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BACH ALEXANDER baron von (1813-1893)

Avocat libéral, Alexander von Bach a donné son nom au système répressif mis en place par le gouvernement autrichien après l'échec de la révolution de 1848. Lassé par l'immobilisme des dernières années du gouvernement de Metternich, par les abus de la police et de la censure, Bach, comme beaucoup d'autres bourgeois de Vienne, souhaite des réformes libérales et, en mars 1848, se fait le porte-parole des révolutionnaires. En juillet, il fait partie du cabinet Doblhoff comme ministre de la Justice, mais, inquiet des développements pris par l'agitation démocratique, il penche vers la droite. Après l'occupation de la capitale par les troupes de Windischgrätz, les éléments conservateurs de la cour, réfugiée en Moravie, obtiennent la démission du cabinet libéral et mettent à la place un ministère que préside le prince Felix Schwarzenberg et où Bach conserve le portefeuille de la Justice (27 novembre 1848). Cinq jours plus tard, l'empereur Ferdinand Ier abdique en faveur de son neveu François-Joseph, âgé de dix-huit ans ; aussi, Schwarzenberg et ses ministres sont-ils les vrais maîtres de l'Autriche. Bach pense qu'aucune réforme ne pourra être faite avant que l'ordre n'ait été rétabli, et les éléments séparatistes, ainsi que les agitateurs démocrates ou socialisants, durement châtiés. C'est pourquoi il instaure, pour la première fois dans l'histoire de l'Autriche, une véritable centralisation et une véritable germanisation. La nouvelle constitution est mise en sommeil, les vieux privilèges du pays abrogés, la monarchie divisée en circonscriptions territoriales ; il laisse l'armée mener la répression en Hongrie. Bref, au prix d'une politique néo-absolutiste, il affermit le pouvoir du jeune souverain, refait de l'Autriche une grande puissance, sans renoncer à libéraliser un jour le régime. Pour lui, arbitraire policier et répression sont des moyens, non une fin ; à la différence de Metternich, les réformes sont ajournées, non abrogées. Alexander von Bach sera remercié en 1859, lorsque François-Joseph sentira, après la défaite de Solferino, la nécessité d'un changement politique.

— Jean BÉRENGER

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Écrit par

  • : professeur émérite à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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  • AUTRICHE

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    • 21 médias
    ...abolies, le gouvernement central ne rencontra plus aucun obstacle. Ce néo-absolutisme dont avait rêvé Joseph II fut réalisé par le ministre de l'Intérieur Bach, qui s'appuya sur la bureaucratie allemande. Après la capitulation de l'armée hongroise à Világos (1849), le système Bach connut son apogée et put...