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NEILL ALEXANDER SUTHERLAND (1883-1973)

Né à Forfar, Écosse, Alexander Neill est mort le 23 septembre 1973 à Londres. Il publia plusieurs ouvrages : A Dominie's Log (Journal d'un instituteur de campagne) ; A Dominie Dismissed (Renvoi d'un instituteur) ; A Dominie's Doubts (Les Incertitudes d'un instituteur) ; The Problem Child (L'Enfant difficile) ; The Problem Family (La Famille difficile) ; The Free Child (L'Enfant libre), 1953 ; A Radical Approach to Child Rearing (Libres Enfants de Summerhill, 1960) et Freedom not Licence (La Liberté, pas l'anarchie, 1967). Ces deux derniers ouvrages sont les seuls traduits en français à ce jour.

Fils d'un directeur d'école et d'une institutrice, Alexander Neill est le troisième d'une famille de huit enfants, dont l'aîné devint pasteur. Son père, fils de mineur, en s'élevant dans l'échelle sociale, renie son origine et transforme le nom des Mc Neill en Neill : à la maison on parle anglais et on méprise les paysans du village. Alexander reçoit une éducation d'un calvinisme rigide, qui condamne « la sexualité, le vol, les mensonges, les jurons, les blasphèmes, en somme tout ce qui était agréable ». Neill en conçoit un dégoût profond pour la religion et pour l'école et, à quinze ans, tente de trouver un métier. Après plusieurs tentatives infructueuses, ne pouvant trouver mieux, il décide, suivant ou malgré le désir de son père, de devenir instituteur. Après quatre ans de monitorat dans une école, il est reçu au concours de recrutement. Le système victorien d'éducation n'a en rien évolué. Neill fuit l'enseignement primaire et réussit le concours d'entrée à l'université d'Édimbourg : il a alors vingt-cinq ans. Il considère d'un œil critique l'enseignement universitaire tout en exerçant ses talents d'écrivain dans une maison d'édition d'Édimbourg ; il termine sa licence de lettres.

En 1914, il obtient le poste de directeur de l'école de Gretna Green, en Écosse ; il a alors trente et un ans. C'est là qu'il commence à prendre conscience des problèmes d'éducation et qu'il publie son premier ouvrage, fortement influencé par Ruskin : il pense que l'éducation doit contribuer au développement de la personnalité. Après avoir quitté Gretna Green et avoir fait un court séjour dans l'armée en 1916, il fait la connaissance de Homer Lane ; celui-ci, chassé des États-Unis, dirigeait alors un centre de jeunes délinquants dans le Hampshire et attendait leur « guérison » de l'amour et de la confiance qui leur étaient prodigués. Contraint de fermer son centre, Lane avait pris des patients en psychothérapie ; Neill se fait analyser par lui.

Neill est ensuite professeur à King Alfred School, à Hampstead, nouvelle école « rationnelle » d'un grand renom qui s'inspirait des méthodes nouvelles de C. Reddie, J. H. Bradley et Maria Montessori. Neill tente, sans y réussir, d'y introduire les théories de Lane. En 1920, devenu directeur de la revue L'Ère nouvelle, Neill critique les méthodes de ces pédagogues idéalistes et naturalistes, davantage inspirés par Jung que par Freud et qui veulent imposer la suprématie de l'esprit sur le corps, sur la matière et sur les impulsions physiques. Il comprend que « derrière tout enseignement se cache le désir de façonner le caractère de l'enfant » (Libres Enfants de Summerhill). Peu après. il tente une expérience d'école internationale en Allemagne, puis en Autriche, et entreprend une analyse avec Wilhelm Steckel. Contraint de revenir en Angleterre, il ouvre son école, Summerhill, à Lyme Regis, où il s'occupe d'enfants caractériels. Il rompt alors avec L'Ère nouvelle. Le fait qu'il s'occupe de « cas spéciaux » le met en marge des tentatives de recherche pédagogique :[...]

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