LEDRU-ROLLIN ALEXANDRE AUGUSTE (1807-1874)
Fils d'un médecin, Ledru-Rollin poursuit de brillantes études de droit et devient avocat au barreau de Paris en 1830. Il affirme ses convictions républicaines dans des publications, telles que Consultation contre l'état de siège en 1832, ou, notamment après le massacre en 1834 de la rue Transnonnain, dans des plaidoiries. Il défend Caussidière, l'un des accusés au procès d'avril 1835, contre les opposants au régime de Louis-Philippe. Avocat à la Cour de cassation en 1838, il est alors célèbre comme défenseur des journalistes républicains poursuivis par Louis-Philippe. Député du Mans — campagne en 1841 —, puis réélu en 1842 et 1846, il devient l'ardent propagandiste du suffrage universel. Traduit devant les tribunaux, il est acquitté, ce qui renforce encore sa popularité. Grâce à un riche mariage, il peut fonder La Réforme, dont il ouvre les colonnes à Louis Blanc en 1843. Il participe à la campagne des Banquets en 1847.
Après la révolution de février 1848, il appartient au gouvernement provisoire, avec les fonctions de ministre de l'Intérieur. Sous son impulsion, le suffrage universel est, pour la première fois, organisé en France ; mais les directives qu'il adresse aux commissaires de la République indisposent une partie de l'opinion. S'il condamne la manifestation socialiste du 15 mai, il s'oppose à la répression qui suit les journées de juin. Ainsi, combattu par les modérés et par les socialistes, il échoue aux élections présidentielles de décembre, ne remportant que 370 000 voix. Élu par de nombreux départements à l'Assemblée législative, il apparaît comme le principal dirigeant des démocrates socialistes qui se nomment eux-mêmes les Montagnards comme en 1793. Le 13 juin 1849, il tombe dans le piège d'une provocation policière et tente ou donne à croire qu'il tente de renverser le gouvernement. C'est un échec et il doit s'enfuir à Londres, où, avec Mazzini et Kossuth, il crée un Comité de la République universelle. Ce n'est qu'en 1870 que le gouvernement Émile Ollivier met fin à l'exil de Ledru-Rollin. Favorable à la révolution du 4 septembre, il ne soutient pas le gouvernement de défense nationale. Il se tient à l'écart de la Commune et refuse de siéger à l'Assemblée, jusqu'en 1874, date à laquelle il réapparaît une dernière fois en tant que député du Vaucluse.
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Écrit par
- Élisabeth CAZENAVE : agrégée de l'Université
Classification
Média
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