BAUDRIMONT ALEXANDRE ÉDOUARD (1806-1880)
Chimiste français né à Compiègne et mort à Bordeaux. Baudrimont effectue à Paris des études de médecine et de pharmacie. Il obtient en 1831 son diplôme de médecine et en 1834 celui de pharmacie. À partir de 1831, Baudrimont exerce la médecine à Valenciennes, tout en essayant, en vain, d'obtenir un poste dans une des institutions scientifiques ou médicales de la capitale où il ne peut exercer que des fonctions très mineures. En 1847, il devient assistant, puis, en 1849, titulaire de la chaire de chimie organique à l'université de Bordeaux, poste qu'il va occuper jusqu'à sa retraite, en 1878.
Sans avoir à son actif aucun résultat de premier plan, Baudrimont montra tout au long de sa carrière son intérêt pour de nombreuses questions scientifiques.
En chimie, il participa très activement et souvent de manière très polémique aux débats théoriques de l'époque, en particulier sur les problèmes de structure moléculaire. Il soutenait, comme André Marie Ampère (1775-1836), que les molécules à l'état solide sont polyédriques et qu'il devait être possible de déterminer leur forme par des études cristallographiques. Il fut, dans les années 1830, un des rares chimistes partisans de l'hypothèse d'Avogadro, tout en développant une théorie très personnelle de la structure des molécules dans lesquelles il distinguait différentes unités matérielles, les « mérons », les « mérules » et les « méricules ». Cette théorie eut très peu d'écho, mais Baudrimont persista à la soutenir et, dans ses dernières publications, il s'efforça d'interpréter l'ensemble des phénomènes physiques moléculaires par des oscillations ou des rotations de ces unités. Il engagea avec Jean-Baptiste Dumas (1800-1884) et Auguste Laurent (1807-1853) une dispute de priorité concernant la théorie des types chimiques qu'il affirmait avoir présentée indépendamment d'eux. En chimie expérimentale, il effectua en 1843 une étude de l'eau régale : par distillation de cette substance, il obtint un gaz rouge qui était pour lui le principe actif de l'eau régale, et qui très probablement était bien un mélange de chlorure de nitrosyle et de chlore, reconnus plus tard comme les agents actifs de l'eau régale.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Georges BRAM : professeur à l'université de Paris-Sud-XI-Orsay
Classification