FARNÈSE ALEXANDRE (1545-1592)
Homme de guerre italien, au service de l'Espagne, Alexandre Farnèse est le fils d'Octave, duc de Parme et Plaisance. La carrière de ce grand condottiere coïncide avec l'apogée de l'hégémonie espagnole en Europe et, surtout, dans la péninsule italienne. En fait, Alexandre Farnèse, qui passera sa vie à courir les champs de bataille, est beaucoup plus ibérique qu'italien par sa mère, Marguerite d'Autriche, fille de Charles Quint, par sa résidence à Madrid, par son mariage avec Marie de Portugal, par sa fidélité à Philippe II.
Il fait ses premières armes à la bataille de Lépante, le 7 octobre 1571, puis dans les Flandres, où les provinces septentrionales, passées à la Réforme, se révoltent contre la domination espagnole en 1572. Après la victoire de Gembloux (1578), nommé gouverneur des Pays-Bas, il mène contre Guillaume le Taciturne une lutte diplomatique et militaire acharnée. Il réussit à diviser la coalition et à ramener aux Habsbourg les régions méridionales. Il entreprendra la réoccupation de ces territoires, jalonnée par la prise des places de Maestricht, de Tournai (1581), de Bréda, de Bruges, de Gand et surtout d'Anvers (1585), victoire qui le consacre comme le plus grand capitaine de son temps.
Au lendemain de ces succès, Philippe II se détourne des Pays-Bas pour se consacrer à l'invasion de l'Angleterre. Alexandre Farnèse prête son concours à la préparation du débarquement espagnol que rend impossible, d'ailleurs, le désastre naval de l'Invincible Armada (1588). En dépit de la clairvoyance de Farnèse, l'Espagne manque alors une occasion de reprendre l'offensive contre les Provinces-Unies, entrées en crise après la mort de Guillaume d'Orange.
Alexandre Farnèse est ensuite chargé par Philippe II de combattre en France, dans des conditions difficiles, pour soutenir les ligueurs catholiques contre Henri de Navarre. Malgré le manque de moyens matériels, il réussit à débloquer Paris assiégé en 1590, et Rouen en 1591. Blessé devant Caudebec, il doit quitter l'armée et meurt d'épuisement à l'abbaye de Saint-Waast. Sa disparition coïncide avec le début du déclin espagnol, devant la puissance des nouvelles nations maritimes et coloniales, l'Angleterre et la Hollande, et le redressement français après les guerres de Religion.
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Écrit par
- Paul GUICHONNET : professeur honoraire à l'université de Genève
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