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WALEWSKI ALEXANDRE JOSEPH COLONNA comte (1810-1868)

D'illustre origine, puisqu'il est le fils naturel de Napoléon Ier et de la comtesse Marie Walewska, Alexandre Walewski est né en Pologne. À dix-neuf ans il se rend à Londres pour plaider auprès de l'aristocratie britannique la cause de la patrie polonaise. Mais c'est en France qu'il tentera de faire carrière, en France où tous les régimes ont eu des égards pour le bâtard de l'empereur. Le duc d'Orléans, puis Thiers le protègent tout particulièrement. Il s'engage dans l'armée puis démissionne, et il fait aussi un peu de journalisme. En 1840, Thiers le charge d'une mission en Égypte. Guizot l'attache à la légation de France à Buenos Aires. La IIe République l'emploie à d'autres missions diplomatiques à Naples, Madrid et Londres. Il fait accepter le coup d'État de Louis-Napoléon par la Grande-Bretagne en mai 1855, il succède à Drouyn de Lhuys aux Affaires étrangères et préside le Congrès de Paris qui termine au milieu des fêtes la guerre de Crimée en 1856. Il a été également appelé au Sénat. Attaché à l'entente avec l'Angleterre et à une diplomatie prudente et traditionnelle, hostile à la politique italienne de Napoléon III, assez près par ses conceptions des milieux orléanistes, il doit céder la place à Thouvenel, instrument plus souple de la politique impériale. À la mort du duc de Morny en 1865, il abandonne le Sénat et reçoit pour peu de temps la présidence du Corps législatif. Mondain aimable, ayant même écrit pour le théâtre, Walewski ne paraît pas avoir eu la forte personnalité que l'on aurait pu attendre du fils de Napoléon Ier, mais sa position, assez fausse, de fils de Napoléon le Grand obligé de servir Napoléon le Petit a pu l'empêcher aussi de donner toute sa mesure ; d'autant que Napoléon III se méfiait de lui et, à cause de cette situation même, entendait conduire lui-même la politique extérieure de la France, ne laissant à ses ministres qu'une marge d'action limitée. Au moins le passage du comte Walewski aux Affaires étrangères coïncide-t-il avec les années les plus heureuses du Second Empire.

— Pierre GUIRAL

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