- 1. Comment nous est connue l'histoire d'Alexandre
- 2. Une expédition panhellénique pour libérer les Grecs d'Asie
- 3. La guerre contre le Grand Roi : la première phase
- 4. La guerre contre le Grand Roi : la seconde phase
- 5. La conquête de l'Iran oriental
- 6. La « conquête de l'Inde »
- 7. Vers un empire enfin organisé
- 8. Un empire immense et fragile
- 9. Bibliographie
ALEXANDRE LE GRAND (356-323 av. J.-C.)
Une expédition panhellénique pour libérer les Grecs d'Asie
À l'automne de 335, dans une feinte sérénité, le conseil de la Ligue peut donc fixer au printemps suivant le début d'une expédition panhellénique, visant à libérer les Grecs d'Asie, et répartir entre ses membres l'effort de guerre, au demeurant modéré, imposé par Alexandre. La conjoncture était toutefois moins favorable que sous Philippe. Un bon organisateur, Darius III Codoman, régnait depuis 336 sur les Perses. Il disposait en Asie Mineure d'un remarquable stratège, le Rhodien Memnon. Enfin, alors que les ressources financières d'Alexandre s'amenuisaient, l'or du Grand Roi, inépuisable, permettait à ses généraux de recruter des mercenaires grecs (au moins 50 000), d'équiper une flotte nombreuse et de stipendier des alliés : le roi de Sparte, Agis IV, s'alliera bientôt aux Perses et se montrera jusqu'à sa mort un adversaire irréductible des Macédoniens. Le « panhellénisme » n'était donc qu'une façade.
Quand Alexandre débarque en Troade (printemps 334), son premier geste est de planter sa lance dans le sol, dont il prend ainsi possession : par droit de conquête, les domaines du Grand Roi lui appartiendront, puissant moyen pour enrichir ses amis et payer le ralliement d'Asiatiques influents. Le geste ne saurait être dissocié des réalités économiques qui le matérialisent. Le reste est connu. Alexandre se porte rapidement à la rencontre des forces perses, nombreuses, mais sans chef suprême. Les deux armées se font face sur les rives du fleuve Granique (Bigha Tschai). Dans cette première bataille, dont nous possédons trois versions mal conciliables (celle de Diodore, la plus ancienne, puis celles de Plutarque et d'Arrien), il semblerait qu'Alexandre brisa d'abord la cavalerie iranienne, grâce à la supériorité de son armement, avant de massacrer l'infanterie grecque, privée de soutien. Les satrapies de Phrygie et de Lydie offrirent leur soumission, tandis que de nombreuses cités grecques d'Asie se « libéraient », recevant d'Alexandre l'autonomie et des gouvernements démocratiques.
Mais Alexandre devait compter avec Memnon, auquel le Grand Roi confia le commandement suprême, et surtout avec la flotte perse, qui risquait de couper ses communications avec l'Europe. La résistance d'Halicarnasse, capitale de la Carie, où Memnon s'était retranché, fut si opiniâtre que le roi laissa la conduite du siège à l'un de ses lieutenants pour gagner Gordion, capitale de la Grande-Phrygie, où il dénoua ou trancha d'un coup d'épée, selon les auteurs, le fameux « nœud gordien » assemblant le joug et le timon d'un char de guerre, relique d'un ancien roi phrygien conservée dans un sanctuaire. Ce geste symbolique lui assurait « l'empire de l'Asie », réduit pour le moment à la frange occidentale de l'Asie Mineure.
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Écrit par
- Paul GOUKOWSKY : correspondant de l'Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres), professeur de langue et littérature grecques à l'université de Nancy-II
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