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ALEXANDRE LE GRAND (356-323 av. J.-C.)

La guerre contre le Grand Roi : la première phase

Au printemps de 332, il fallut déchanter : à la tête de la flotte perse, Memnon lança une vigoureuse campagne militaire et diplomatique en direction de la Grèce. Mais il tomba malade et mourut. Sa disparition servit Alexandre, puisque Darius décida d'affronter lui-même son adversaire et, pour ce faire, ôta au successeur de Memnon, Pharnabaze, le meilleur de ses troupes. Sans moyens adaptés, celui-ci renonça au plan d'invasion, bien que l'opinion grecque lui fût favorable.

<it>Bataille d'Alexandre contre Darius</it>, mosaïque, détail - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Bataille d'Alexandre contre Darius, mosaïque, détail

La bataille décisive fut livrée près d'Issos, sur la côte syrienne. Non sans habileté, le Grand Roi manœuvra de manière à se retrouver sur les arrières des Macédoniens. Mais ceux-ci firent front et la bataille s'engagea dans une plaine étroite, coupée par le fleuve Pinaros et donc impropre à un emploi massif de la cavalerie iranienne, supérieure en nombre. Après de lourdes pertes, celle-ci se dispersa, tandis que l'infanterie grecque, fendant la phalange macédonienne, s'ouvrait un chemin vers la mer. Alexandre était donc loin d'avoir détruit les forces adverses. Mais le Grand Roi avait fui, abandonnant son camp, sa famille et son trésor de guerre déposé à Damas. Le succès dans l'opinion était immense.

Sur le terrain la situation demeurait critique. Alexandre se trouva bloqué durant huit mois devant la citadelle insulaire de Tyr, tandis que les Perses reprenaient l'offensive en Asie Mineure et dans l'Égée, avec l'appui du roi de Sparte Agis IV. Les Macédoniens durent réarmer une flotte. Darius jugea alors que la situation était mûre et offrit la paix, abandonnant les territoires conquis : Alexandre refusa une proposition que ses conseillers jugeaient pourtant avantageuse. Après avoir pris et ravagé Tyr (été 332), Alexandre marcha sur l'Égypte, où les rescapés d'Issos causaient du désordre. Mais il lui fallut deux mois encore pour prendre Gaza. La route de l'Égypte était désormais ouverte, et cette riche province fut livrée par son satrape, Mazakès. Alexandre comprit immédiatement qu'il ne pouvait s'y installer durablement qu'en prenant la suite des anciens Pharaons. Il accomplit donc, à Memphis, un nouveau geste symbolique en sacrifiant au dieu égyptien Apis, avant de se rendre à un fameux temple du dieu Thébain Ammon, dans l'oasis de Siwa. Selon le protocole pharaonique, il y fut salué par le clergé du nom de « fils d'Ammon », ce dont il crut pouvoir déduire (fiction politique ou sincère conviction...) qu'il était le fils d'un dieu que les Grecs assimilaient à Zeus. Plus concrètement, la fin de l'hiver fut occupée par la fondation d'une ville promise à un grand avenir, Alexandrie d'Égypte, dont le tracé fut délimité en présence du roi.

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Écrit par

  • : correspondant de l'Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres), professeur de langue et littérature grecques à l'université de Nancy-II

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Médias

Alexandre le Grand - crédits : A. Dagli Orti/ De Agostini/ Getty Images

Alexandre le Grand

-600 à -200. Philosophes et conquérants - crédits : Encyclopædia Universalis France

-600 à -200. Philosophes et conquérants

Portrait d’Alexandre le Grand - crédits : T. Baggett/ Fotolia

Portrait d’Alexandre le Grand

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