BOUTLEROV ALEXANDRE MIKHAÏLOVITCH (1828-1886)
Chimiste russe né à Tchistopol, près de Kazan, et mort à Boutlerovka, près de Kazan. Il effectue ses études à l'université de Kazan, y obtient sa maîtrise en 1851 et y enseigne la chimie, comme assistant. À partir de 1852, il va assurer l'intégralité des enseignements de chimie dans cette même université, dont il sera recteur en 1860 et en 1863, après avoir soutenu en 1854 sa thèse de doctorat à l'université de Moscou. En 1868, il est nommé professeur à l'université de Saint-Pétersbourg où il restera jusqu'à sa retraite, en 1885.
En 1857, Boutlerov commence un voyage hors de Russie. Il aura ainsi l'occasion de rencontrer des jeunes chimistes déja éminents comme August Kekulé (1829-1896) et d'effectuer un séjour de près de six mois à Paris dans le laboratoire de Charles Adolphe Wurtz (1817-1884) pendant lequel, en 1859, il s'intéresse à l'iodure de méthylène CH2I2 et à ses dérivés.
C'est à partir de ces résultats qu'il sera amené, de retour à Kazan, à préparer un polymère du formaldéhyde HCHO à partir duquel il obtient des hexoses synthétiques. En 1863, il prépare le triméthylcarbinol, premier exemple d'une nouvelle classe de composés : les alcools tertiaires.
Boutlerov peut être considéré comme le principal pionnier de la « théorie de la structure chimique » qui affirme que les propriétés chimiques des molécules dépendent de leur structure, et que les formules les représentant doivent correspondre à la « position topographique des atomes ». Cette théorie que Boutlerov présente dès 1861 s'appuie sur :
– les concepts d'atome et de molécule tels qu'ils ont été précisés au Congrès de chimie de Karlsruhe en 1860,
– la notion de valence développée par Kekuké en 1857-1858,
– le concept de liaison chimique développé par Kekulé et Archibald Scott Couper (1831-1892), à qui on doit également les premières représentations graphiques de ces liaisons inter-atomiques.
Boutlerov avait deux centres d'intérêt en dehors de la chimie, l'apiculture et le spiritisme ; une séance médiumnique qui eut lieu, à son initiative, en présence d'une commission scientifique se termina par un constat d'échec total.
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Écrit par
- Georges BRAM : professeur à l'université de Paris-Sud-XI-Orsay
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