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KOLTCHAK ALEXANDRE VASSILIEVITCH (1873-1920)

Fils d'un ingénieur militaire de la marine, issu d'une petite noblesse d'Ukraine d'origine turque, où l'on est officier de marine de père en fils, Alexandre Vassilievitch Koltchak entre à quinze ans à l'Académie navale. C'est un savant océanographe spécialiste de l'Arctique et brillant officier de marine ; il prend part à l'expédition dans l'archipel de la Nouvelle-Sibérie (1900-1903). En 1904, il commande un torpilleur à Port-Arthur, où il est blessé. De 1914 à février 1917, il est commandant de la division des torpilleurs de la flotte de la Baltique. Il est promu au grade de contre-amiral et nommé commandant de la flotte de la mer Noire en juin 1916.

En juin 1917, il est démis de ses fonctions à la suite de la révolte des matelots. On lui propose ensuite une mission technique aux États-Unis. En décembre 1917, il demande à l'ambassadeur de Grande-Bretagne de servir dans l'armée britannique comme simple soldat. Les Anglais lui proposent de retourner en Chine et d'y reconstituer une armée.

En mai 1918, le corps tchécoslovaque échelonné tout le long du Transsibérien se soulève contre le pouvoir soviétique et occupe Novossibirsk, Tcheliabinsk, Penza, Samara, Vladivostok. Koltchak arrive, en octobre, à Omsk, siège du « gouvernement de la Sibérie occidentale » déchiré par des conflits internes entre conservateurs et socialistes de droite. Le 4 novembre, il devient ministre de la Guerre et de la Marine du gouvernement d'Omsk, qu'il renverse le 18 novembre pour se proclamer commandant suprême (« régent ») avec pleins pouvoirs civils et militaires. À la fin de 1918, les armées de Koltchak tiennent le principal front de la guerre civile. En décembre, son flanc nord attaque dans la direction d'Arkhangelsk et le 24 décembre prend Perm.

Les alliés des Russes blancs - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis/ Getty Images

Les alliés des Russes blancs

Officier d'un courage exceptionnel, mais piètre politicien, Koltchak était incapable de choisir ses collaborateurs ; de caractère violent, manquant de sens politique et diplomatique, il s'attira l'hostilité de tout le monde, y compris celle des Alliés, Anglais, Américains et surtout Français.

Nikolaï Youdenitch - crédits : General Photographic Agency/ Hulton Archives/ Getty Images

Nikolaï Youdenitch

En janvier 1919, l'Armée rouge contre-attaque sur son front sud et le 20 février occupe Ouralsk et Orenbourg. Malgré cet échec, en mars, Koltchak passe une nouvelle fois à l'offensive, conjuguée avec celle de Denikine et Youdenitch, sur le front de l'Oural avec une armée épuisée. C'est une avance fulgurante de Perm à Orenbourg. Les rouges, également épuisés, reculent. Koltchak perce leur front à Oufa le 13 mars, prend Sterlitamak le 7 avril et avance vers Kazan' et Samara. Mais, fin avril, ses troupes subissent un grave échec sur le front de l'Oural, son centre recule ; c'est la défaite définitive et son armée commence à se décomposer. Le 15 novembre 1919, l'Armée rouge entre à Omsk. Le Transsibérien est embouteillé, les trains tchèques passent en priorité, les armées sibériennes effectuent leur retraite à pied ; les garnisons se soulèvent contre Koltchak.

Le 4 janvier 1920, il démissionne en faveur de Denikine et, le 7 janvier, il quitte Nijne-Ndinsk pour Irkoutsk. Les Tchèques, d'accord avec le général Janin, décident de le livrer aux autorités révolutionnaires (bolcheviks et socialistes-révolutionnaires) d'Irkoutsk. Le 6 février 1920, il est condamné à mort et fusillé le lendemain. Selon le compte rendu officiel des autorités bolcheviques, Koltchak mourut « avec un flegme britannique ».

— Alexandre BENNIGSEN

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Les alliés des Russes blancs - crédits : Hulton-Deutsch Collection/ Corbis/ Getty Images

Les alliés des Russes blancs

Nikolaï Youdenitch - crédits : General Photographic Agency/ Hulton Archives/ Getty Images

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