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ALEXIES

Dyslexies acquises et neurosciences

Les dyslexies acquises de l’adulte présentent un intérêt non négligeable pour la recherche en neurosciences, qui s’intéresse entre autres aux soubassements neuronaux de l’activité de lecture. Différentes techniques d’imagerie cérébrale permettent d’identifier les circuits cérébraux activés lorsque les lecteurs habiles ou les patients dyslexiques sont engagés dans une activité de lecture silencieuse de mots ou de pseudo-mots. Chez les lecteurs habiles, quel que soit le type de stimulus, une activité cérébrale est enregistrée après 150 millisecondes, comme pour n’importe quel autre stimulus visuel, dans les régions cérébrales postérieures gauches et droites (régions occipitales). À 200 millisecondes, cette activation se limiterait à la partie postérieure (un peu plus antérieure) gauchedu cortex (région occipito-temporale ventrale) sans distinction entre les mots et les pseudo-mots pour finir par activer deux zones concomitantes distinctes selon que les lecteurs traitent des mots ou des pseudo-mots : une zone responsable des traitements auditifs et de la production des sons du langage (région temporale supérieure) pour les pseudo-mots et une zone dédiée au traitement des significations pour les mots (région temporale moyenne). Les observations faites en neuro-imagerie chez les patients dyslexiques qui viennent de subir un accident vasculaire (dans les 24 heures qui suivent la survenue de la lésion afin de limiter les phénomènes de réorganisation) confortent ces données. Selon que les patients présentent des difficultés spécifiques à identifier les lettres ou à lire des pseudo-mots (procédure d’assemblage) ou encore à traiter des mots irréguliers (procédure d’adressage), il est observé une sous-activation des régions cérébrales dédiées respectivement au traitement des lettres, des pseudo-mots et des mots irréguliers.

Les chercheurs tentent de mettre en évidence la manière dont ce circuit cérébral « lésé » chez les patients se réorganise spontanément ou après rééducation de la lecture.

— Marie-Pierre DE PARTZ

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Écrit par

  • : docteure en psychologie, professeure à la faculté de psychologie et des sciences de l'éducation, université catholique de Louvain (Belgique)

Classification

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