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ALEXIS Ier MIKHAÏLOVITCH (1629-1676) tsar de Russie (1645-1676)

Fils unique du tsar Michel Romanov, Alexis, homme cultivé et réputé pour sa « très grande douceur », était en réalité un conservateur dévot, qui laissa le pouvoir entre les mains de ses parents (E. Miloslavski, V. I. Morozov), de ses favoris (A. Matveïev) ou du patriarche Nikon. Le long règne d'Alexis (1645-1676) est loin d'être paisible : à l'intérieur, la corruption, la multiplication des taxes et la dépréciation de la monnaie suscitent de nombreux soulèvements populaires (1648, 1650, 1662) ; le plus important est celui que conduit le cosaque du Don Stenka Razine en 1670-1671.

Pour apaiser ces mécontentements populaires, le gouvernement prend des mesures pour améliorer l'administration et la justice : en 1649, c'est l'introduction d'un nouveau code de lois, l'Uloženee, qui restera en usage jusqu'en 1833 ; la population se trouvait répartie en différents groupes totalement fermés les uns aux autres ; le servage devenait la règle de droit public pour le paysan et sa famille. La seconde moitié du règne est marquée par la réforme ecclésiastique entreprise par le patriarche Nikon, en vue d'harmoniser les livres ecclésiastiques et le rituel de la liturgie avec ceux de l'Église mère de Constantinople, et par la proclamation simultanée de la supériorité de l'Église sur l'État. Cette réforme rencontre l'opposition des milieux traditionalistes dirigés par l'archiprêtre Avvakum et s'achève par le schisme (raskol) des partisans de la vieille foi, appelés « vieux-croyants » (starovery).

À l'extérieur, l'événement le plus considérable du règne est la soumission des cosaques de l'Ukraine au tsar Alexis, en 1654. Elle est confirmée, en 1657, par le traité d'Andrusovo entre la Pologne et la Russie, qui fait du Dniepr la frontière entre les deux États. (Ce partage mécontenta les Ukrainiens dont les chefs entreprirent une politique de bascule entre la Pologne, la Russie et la Turquie, entraînant des guerres qui épuisèrent le pays et décimèrent la population.) À l'est enfin, le règne d'Alexis voit l'achèvement de la colonisation sibérienne et les premières déportations.

— Jean-Pierre ARRIGNON

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