BINET ALFRED (1857-1911)
Des travaux variés
Il suffit en effet de consulter la collection de L'Année psychologique, depuis le premier numéro qui s'ouvrait par ses recherches sur la mémoire (avec V. Henri) jusqu'à l'année 1911, pour constater la variété des travaux qu'il a poursuivis sur des sujets si divers qu'il n'est guère possible de les systématiser. Rappelons seulement ses études sur le témoignage en justice, la graphologie, les corrélations morphologiques et physiologiques de la vie mentale, les théories de Freud et Jung qu'il fut l'un des premiers en France à signaler, l'analyse critique des idées de Babinski sur l'hystérie, la psychologie des grands calculateurs et des joueurs d'échecs, la création littéraire illustrée par des enquêtes auprès d'auteurs dramatiques tels que Dumas fils, Eugène Brieux, Paul Hervieu, François de Curel... « Un observateur superficiel pourrait seul se méprendre sur nos intentions et nous accuser d'éparpillement. Notre dessein reste toujours identique à travers ces avatars. Nous nous efforçons d'introduire des méthodes, de déterminer des contrôles dans le domaine des choses morales, car là aussi, sous certaines conditions, il est possible de réunir des faits et d'établir des démonstrations expérimentales. »
Dans ses dernières années, Binet projetait un traité de psychologie normale et pathologique où il se proposait de réunir la somme de son expérience. Il ne put malheureusement réaliser ce projet : la mort le surprit à l'âge de cinquante-quatre ans. Selon le jugement de son collègue et ami, le psychologue suisse Claparède, « son nom n'en restera pas moins parmi les plus grands de la science psychologique et le recul que donne le temps ne fera que le grandir encore ».
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Écrit par
- Jacques PERSE : assistant de recherche au C.N.R.S., directeur du laboratoire de psychologie de la clinique des maladies mentales et de l'encéphale à l'université de Paris-V
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Média
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