LOVELL ALFRED CHARLES BERNARD (1913-2012)
Radioastronome britannique né le 31 août 1913 à Oldland Common, dans le Gloucestershire, mort le 6 août 2012.
Alfred Charles Bernard Lovell soutient une thèse de doctorat (Ph.D.) à l'université de Bristol en 1936. Après avoir donné des cours de physique à l'université de Manchester pendant un an, il y devient membre d'une équipe de recherche sur les rayons cosmiques jusqu'en 1939, date à laquelle il publie son premier ouvrage, Science and Civilization. Durant la Seconde Guerre mondiale, Lovell travaille pour le Telecommunications Research Establishment de la Royal Air Force, où il mène des études sur l'utilisation des radars à des fins de détection et de navigation, travaux qui lui vaudront de devenir officier de l'Ordre de l'Empire britannique en 1946.
De retour à l'université de Manchester en 1945, Lovell achète un radar de l'armée pour ses recherches sur les rayons cosmiques. Les interférences provoquées par la ville de Manchester le contraignent à transférer ses équipements à Jodrell Bank, sur un terrain vague situé à une trentaine de kilomètres au sud de Manchester. Le recteur de l'université autorise rapidement l'installation d'un établissement permanent sur ce site et finance la construction de son premier radiotélescope.
Grâce à cet instrument, Lovell étudie d'abord les météorites. Une quinzaine d'années plus tôt, lorsque des ondes radio avaient rebondi contre une averse de météorites, certains astronomes avaient remarqué que le nombre de météorites observés à l'œil nu était bien plus faible que celui des échos radio reçus, ce qui suggérait la présence de nombreux autres corps célestes. Lovell observe, à l'aide de son nouveau radiotélescope, une averse de météorites particulièrement intense dans la nuit du 9 au 10 octobre 1946. Ayant dirigé les signaux radio de son instrument vers l'averse météorique pendant toute la durée de celle-ci, il constate que le nombre de météorites observés à l'aide des instruments optiques coïncide avec le nombre d'échos radio reçus ; de plus, le moment de réception des échos correspond aux prévisions de Lovell. Ce dernier prouve ainsi que les échos proviennent des météorites. Il peut dès lors appliquer des techniques radio pour détecter les averses de météorites auparavant ignorées parce qu'elles se passaient en plein jour. Poursuivant ses expériences, il montre que les orbites des météorites sont elliptiques, confirmant ainsi l'hypothèse que ces corps font partie du système solaire et ne sont pas d'origine interstellaire.
Lovell est nommé chargé de cours en 1947, maître de conférences en 1949, puis professeur de radioastronomie et directeur de la station expérimentale de Jodrell Bank en 1951, poste qu'il occupe jusqu'en 1980. Il a alors déjà commencé à concevoir et à construire un radiotélescope plus grand et plus sophistiqué. Achevé en 1957, cet instrument dont le réflecteur parabolique mesure 76 mètres de diamètre est alors le plus grand au monde. Sa monture lui confère une vitesse de rotation de 200 par minute dans le plan horizontal, et de 240 par minute dans le plan vertical. Pendant la construction du télescope, Lovell publie Radio Astronomy (1952), Meteor Astronomy (1954) et The Exploration of Space by Radio (1957).
Le nouveau radiotélescope permet de suivre le premier satellite artificiel de la Terre, Spoutnik-1, lancé par l'Union soviétique le 4 octobre 1957. Ce succès amène la gloire à Lovell, et le radiotélescope géant de Jodrell Bank devient un instrument clé pour déterminer la position exacte des satellites terrestres, des sondes spatiales et des engins spatiaux habités, ainsi que pour collecter les données transmises par leurs instruments.
En raison de la popularité de la station de Jodrell Bank et de son directeur, vulgarisateur hors[...]
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Écrit par
- Michael Anthony HOSKIN : ancien maître de conférences en histoire des sciences à l'université de Cambridge, éditeur
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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