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EINSTEIN ALFRED (1880-1952)

Musicologue et critique musical américain d'origine allemande, Alfred Einstein naît le 30 décembre 1880 à Munich, dans une famille d'érudits (notons qu'aucun lien de parenté avec Albert Einstein n'est avéré). Il étudie le droit pendant un an, puis décide de se tourner vers la musique, étudiant la composition avec Anton Beer-Wallbrunn et la musicologie avec Adolf Sandberger. En 1903, il obtient à l'université de Munich un doctorat de musicologie avec une thèse sur la littérature allemande pour viole de gambe aux xvie et xviie siècles. Premier rédacteur en chef, de 1918 à 1933, du périodique de musicologie Zeitschrift für Musikwissenschaft, il jouit, par l'intermédiaire de cette fonction, d'une autorité considérable en la matière. Jusqu'en 1927, Alfred Einstein vit à Munich, où il est également critique musical au quotidien Münchner Post. Il occupe cette même fonction à Berlin, pour le Berliner Tageblatt, de 1927 à 1933. L'arrivée des nazis au pouvoir le contraint à partir pour Londres, puis il s'établit à Mezzomonte, près de Florence. En 1939, il gagne les États-Unis, où il élira son domicile permanent (il obtiendra la citoyenneté américaine en 1945). Il enseigne l'histoire de la musique au Smith College de Northampton (Massachusetts), poste qu'il conservera jusqu'à sa retraite, en 1950. Il sera également professeur à Columbia University (New York), à Princeton, à l'université du Michigan à Ann Arbor, à la Hartt School of Music de Hartford (Connecticut) ainsi qu'à Yale. Alfred Einstein meurt le 13 février 1952, à El Cerrito, près de Berkeley, en Californie.

Auteur, entre autres ouvrages, d'une imposante histoire de la musique, Geschichte der Musik : von den Anfängen bis zur Gegenwart (Leipzig, 1917), il a également publié de très nombreux articles dans les Zeitschrift für Musikwissenschaft ; ses contributions au Musical Quarterly, après son exil aux États-Unis, sont tout aussi remarquables. Einstein a révisé à trois reprises le Musik-Lexikon de Hugo Riemann (Berlin, 9e éd. 1919, 10e éd. 1922, 11e éd. 1929) et fut responsable de la troisième édition du catalogue Köchel des œuvres de Mozart (Breitkopf & Härtel, Leipzig, 1937). Il a donné une édition critique des dix derniers quatuors à cordes de Mozart (Wolfgang Amadeus Mozart : The Ten Celebrated String Quartets, Londres, 1945). Il a également écrit une biographie du compositeur, Mozart, sein Charakter, sein Werk (Bermann-Fischer, Stockholm, 1947 ; Mozart : his Character, his Work, Oxford University Press, Londres, New York, 1945 ; Mozart : l'homme et l'œuvre, Desclée de Brouwer, Paris, 1954, nouv. éd. coll. Tel, Gallimard, Paris, 1991). Il est l'auteur de Heinrich Schütz (Bärenreiter, Kassel, 1928), de Gluck (traduit en anglais, Dent, Londres, 1936 ; Gluck : sein Leben, seine Werke, Pan-Verlag, Zurich, 1954), de Schubert : a musical portrait (Oxford University Press, New York, 1951 ; Schubert : Ein musikalisches Porträt, Pan-Verlag, Zurich, 1952 ; Schubert : portrait d'un musicien, coll. Tel, Gallimard, Paris, 1997), de Music in the Romantic Era (Norton, New York, 1947 ; Die Romantik in der Musik, Liechtenstein-Verlag, Munich, 1950 ; La Musique romantique, coll. Tel, Gallimard, Paris, 1984). Son grand œuvre demeure cependant la première étude complète, toutes langues confondues, sur les madrigaux italiens, The Italian Madrigal, (3 vol., Princeton University Press, Princeton, 1949).

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Autres références

  • MOZART WOLFGANG AMADEUS (1756-1791)

    • Écrit par
    • 4 613 mots
    • 5 médias

    Aucun musicien n'a été, autant que Mozart, victime d'incompréhensions et de contresens. Si les « grands » du xixe siècle – Beethoven, Schubert, Schumann, Chopin et Wagner – surent reconnaître ce qu'ils devaient à leur devancier, le public romantique, un Berlioz en tête, ne voulut voir...

  • ROCOCO

    • Écrit par , et
    • 21 059 mots
    • 14 médias
    ...l'est pas, ce qui lui vaut le reproche de J. A. Scheibe en 1737 : « Ce grand homme ferait l'admiration de toutes les nations s'il avait plus d'agrément. » Alfred Einstein a parlé de l'esprit « plébéien » des mannheimistes, à côté desquels L'Art de la fugue fait évidemment figure d'abstraction...