GILMAN ALFRED (1941-2015)
Le pharmacologiste américain Alfred Gilman a reçu le prix Nobel de physiologie ou médecine en 1994, avec le biochimiste américain Martin Rodbell, pour leurs recherches indépendantes qui ont conduit à l’élucidation de la cascade de réactions par lesquelles les cellules répondent aux signaux qui leur arrivent de l’extérieur, tels ceux d'une hormone ou d'un neurotransmetteur. La contribution d’Alfred Gilman a été la découverte de molécules régulatrices de la vie cellulaire, appelées protéines G. En 1989, il avait, pour ces mêmes travaux, été récipiendaire du prix Lasker pour la recherche médicale fondamentale.
Alfred Goodman Gilman est né le 1er juillet 1941 à New Haven, dans le Connecticut. Il fait ses études à l'université Yale, puis à l'université de Case Western Reserve où il suit l'enseignement du Prix Nobel Earl Sutherland, Jr. Il y obtient un doctorat en 1969 sous la direction de Theodore Rall, un collaborateur de Sutherland. De 1969 à 1971, Gilman travaille aux National Institutes of Health puis, de 1971 à 1981, enseigne à l'université de Virginie, avant de prendre, en 1981, la direction du département de pharmacologie du Centre médical du Sud-Ouest, à l'université du Texas. Il poursuivra sa carrière dans cette institution et deviendra doyen de la South Western Medical School en 2004.
Dans les années 1960, Martin Rodbell démontre que la réponse d'une cellule à un signal chimique fait intervenir non seulement un récepteur de ce signal à la surface de la cellule, mais également un système d’interprétation du signal qui fonctionne à l'intérieur de la cellule. Ce système, dit de transduction, induit en cascade l’activation ou l’inhibition selon le cas, des effecteurs intracellulaires, ce qui aboutit à la réponse finale adaptée de la cellule (sécrétion d’une substance, mouvement, modification du métabolisme, etc.). En travaillant, dans les années 1970, sur des cellules mutantes incapables d'interpréter des signaux extracellulaires correctement alors qu'elles les reconnaissaient à leur surface, Alfred Gilman démontre que les molécules de signalisation intermédiaire nécessaires à une transduction complète du signal, sont des protéines multimériques (trois sous unités distinctes) appelées protéines G, ainsi nommées parce qu'elles deviennent actives lorsqu'elles se lient à une petite molécule appelée guanosine triphosphate (GTP). Lorsque les protéines G ne fonctionnent pas normalement, le processus de transduction normal du signal peut être interrompu ou perturbé. Chez l’homme, il existe 900 protéines G différentes, dont 500 correspondent à des signaux gustatifs et olfactifs. Les 400 autres protéines G sont spécialisées dans la transduction d’informations extérieures, comme la lumière, et intérieures comme de nombreuses hormones. Un fonctionnement anormal (perturbation ou abolition de la réponse) est prouvé dans des pathologies endocriniennes de l’enfant et suspecté dans nombre d’autres, comme le diabète.
Alfred Gilman meurt à Dallas (Texas) le 23 décembre 2015.
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- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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