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NOBEL ALFRED (1833-1896)

Alfred Nobel - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Alfred Nobel

La poudre noire et le coton-poudre sont les seuls explosifs pratiquement employés, quand Ascanio Sobrero découvre en 1846, à Turin, la nitroglycérine (1846). L'action de l'acide azotique sur la glycérine, elle-même identifiée depuis 1779, a permis d'obtenir ce nouveau produit qui recèle une force explosive jusqu'alors inconnue. La nitroglycérine apparaît cependant inutilisable, à moins d'être maîtrisée, ce qui incite le jeune chimiste suédois Alfred Nobel (né à Stockholm) à entreprendre ses recherches. Un détonateur, susceptible de contrôler la mise à feu de la nitroglycérine, constitue la première et la plus importante des inventions de Nobel. Des essais sont effectués avec un tube de verre contenant une charge infime de poudre, muni d'une mèche de sécurité et introduit dans une capsule métallique d'explosif. Les résultats sont médiocres, et Nobel conçoit une amorce à fulminate de mercure, plus satisfaisante (brevet de 1864). Devenue l'« huile explosive de Nobel », la nitroglycérine n'est toutefois domestiquée qu'en apparence. À l'état liquide, elle demeure, en effet, sensible aux chocs. La manipulation brutale des récipients qui la contiennent, bonbonnes habillées de bois ou bidons de fer-blanc, déclenche l'explosion. Afin d'éviter les transports, Nobel accorde des licences de fabrication sur place (Norvège, Allemagne, États-Unis) ; mais de graves accidents surviennent. L'usine de Nobel, à Heleneborg (Suède), est détruite en 1864 ; celle de Hambourg, en 1866. C'est alors que Nobel transforme la nitroglycérine en pâte, lui ajoutant 25 p. 100 d'une terre siliceuse à diatomées, le kieselguhr. Formée de carapaces d'infusoires microscopiques, cette dernière substance, chimiquement inerte et très poreuse, fixera l'explosif liquide. La nouvelle formule est brevetée en 1867. Et Nobel appellera dynamite le produit qui se présente sous tubes en carton, manipulés sans dommage, aisément insérés dans des trous de mines. L'aménagement des réseaux de chemin de fer et l'exploitation intensive des bassins houillers favorisent l'essor de la dynamite. Les sociétés Nobel se multiplient à l'étranger, tandis que la production, relativement faible en 1867 (11 t), dépasse 3 000 tonnes en 1874. Le succès s'affirme d'autant plus que Nobel, provisoirement installé à Paris (1873), invente un explosif très supérieur à la dynamite. Composée de nitroglycérine (93 p. 100) et de collodion (7 p. 100), la « dynamite extra Nobel » (brevet de 1875) n'est autre que le plastic. Le percement du tunnel du Saint-Gothard, le dynamitage des rochers de Hellgate dans la passe de New York, la construction du canal de Panamá, l'entaille profonde (90 m sur 7 km) du canal de Corinthe, le dégagement du Danube aux Portes de Fer, autant de travaux, irréalisables avec la poudre noire, qui rendent mondialement célèbres les fabrications de Nobel.

Quand il rédige un premier testament (1895), déposé dans une banque de Stockholm, Nobel est à la tête d'une affaire gigantesque. Ses quatre-vingts usines, dispersées à travers tous les continents, produisent chaque année 66 000 tonnes de dynamite et de plastic représentant quelque 100 millions de couronnes suédoises. Le testament de Stockholm prévoyait déjà une Fondation Nobel et la distribution, sous forme de prix, des revenus du capital. Nobel précisera ses dernières volontés dans un document rédigé à Paris, le 27 novembre 1895. Après son décès à San Remo, le 10 décembre 1896, le testament, rendu public en 1897, soulève mille contestations et querelles d'intérêts. La Fondation Nobel ne recevra ses statuts qu'en juin 1900. Des dotations de 300 000 F doivent récompenser annuellement, quelle que soit la nationalité des candidats, la plus importante découverte en chimie, en physique et en[...]

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Alfred Nobel - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Alfred Nobel

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