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CASELLA ALFREDO (1883-1947)

Compositeur, pianiste et chef d'orchestre italien, Casella est l'une des personnalités dominantes de la vie musicale de la péninsule entre les deux guerres. Né à Turin, il étudie avec Antonio Bazzini (l'auteur de la fameuse Ronde des lutins) et Giuseppe Martucci avant de venir travailler à Paris en 1896. Il entre au Conservatoire dans les classes de Xavier Leroux (harmonie), Louis Diémer (piano) et Gabriel Fauré (composition) et remporte un premier prix de piano en 1899. Il découvre alors les grands courants de la musique moderne et commence une carrière de pianiste. Entre 1906 et 1909, il tient le clavecin à la Société des instruments anciens que dirige Henri Casadesus. En 1909, par réaction contre l'académisme de la Société nationale de musique, il participe, avec Ravel, Caplet, Schmitt et Koechlin, à la fondation de la Société de musique indépendante (S.M.I.), dont il est le secrétaire général. Trois ans plus tard, il fait ses débuts de chef d'orchestre en dirigeant les concerts populaires du Trocadéro (1912). À la même époque, il est l'assistant d'Alfred Cortot au Conservatoire de Paris (1912-1915).

De retour en Italie, il est professeur au Liceo musicale di Santa Caecilia de Rome (1915-1923) et fonde, en 1917, la Sociétà italiana di musica moderna à Rome qui devient, en 1923, la section locale de la S.I.M.C. (Société internationale de musique contemporaine). De 1927 à 1929, il séjourne aux États-Unis, où il dirige les fameux Boston Pops. En 1930, il forme le Trio Italiano avec Alberto Poltronieri et Arturo Bonucci et il participe à la création du festival de Venise, qu'il dirige jusqu'en 1934. En 1932, il est à nouveau professeur de piano à l'académie Sainte-Cécile de Rome et l'un des fondateurs de l'Accademia musicale Chigiana de Sienne où il enseigne le piano, la direction d'orchestre et l'esthétique musicale jusqu'en 1946. L'éclectisme de Casella le conduit à s'intéresser à la musique ancienne : il joue un rôle essentiel, avec Malipiero, dans la redécouverte de la musique de Monteverdi et de Vivaldi. Tout au long de sa vie, il s'est en outre adonné à la critique musicale avec une compétence et une lucidité qui font de lui, dans ce domaine, l'égal d'un Schumann ou d'un Dukas.

L'œuvre de Casella s'échelonne sur les quarante premières années du siècle et reflète les grandes tendances de cette époque : il recueille d'abord l'héritage post-romantique (Symphonies no 1, 1905 ; Symphonie no 2, 1908) mais renie vite cette première tendance lorsqu'il adhère à la S.M.I. Émule de Stravinski puis de l'atonalisme, il connaît une période néo-classique avant que ne se dégage sa véritable personnalité, au milieu des années vingt. Il participe, avec Respighi et Malipiero, au renouveau de la musique symphonique et instrumentale en Italie. Mais il se montre le plus éclectique des trois, sachant s'intéresser à toutes les tendances. Sa personnalité, très affirmée sur le plan humain comme dans le domaine culturel, a peut-être étouffé sa carrière de compositeur, à laquelle la postérité n'a pas rendu justice.

Au sein d'une production très abondante on retiendra, dans le domaine symphonique et choral, les trois symphonies (1905, 1908 et 1940), Italia (1909), Pupazzetti (1919), Scarlattiana pour piano et orchestre (1926), le Concerto pour violon (1928), le Triple Concerto (1933), le Concerto pour violoncelle (1935), les deux Concertos pour orchestre (1937 et 1943), Paganiniana (1942), la Missa solemnis « pro pace » (1944) ; pour le piano, deux séries À la manière... (1911 et 1913), la seconde en collaboration avec Ravel ; dans le domaine de la musique de chambre, deux sonates pour violoncelle et piano (1907 et 1927), Cinq Pièces pour quatuor à cordes (1920), un Concerto pour quatuor (1924)[...]

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

Classification

Autres références

  • RAVEL MAURICE - (repères chronologiques)

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    • 1 média

    7 mars 1875 Joseph-Maurice Ravel naît à Ciboure (Pyrénées-Atlantiques).

    5 avril 1902 La Pavane pour une infante défunte, pour piano, est créée à la Société nationale de musique, à Paris (ancienne salle Pleyel), par Ricardo Viñes ; la version orchestrée par Ravel sera créée aux concerts...