ALGÉRIE
Nom officiel | République algérienne démocratique et populaire (DZ) |
Chef de l'État et du gouvernement | Abdelmadjid Tebboune (depuis le 19 décembre 2019). Premier ministre : Nadir Larbaoui (depuis le 11 novembre 2023) |
Capitale | Alger |
Langues officielles | Arabe, tamazight |
Unité monétaire | Dinar algérien (DZD) |
Population (estim.) |
46 839 000 (2024) |
Superficie |
2 381 741 km²
|
Histoire
De l'Algérie antique à l'Algérie française
Bien que le territoire algérien actuel soit particulièrement riche en sites et vestiges préhistoriques (Ternifin, Machta al ‘Arbi) et que la protohistoire y enregistre l'existence d'une fruste civilisation berbère, en fait l'histoire du Maghreb central commence à l'arrivée des Phéniciens dont la civilisation s'inscrivit la première dans les villes et laissa des traces écrites.
L'Algérie antique
L'influence phénicienne et carthaginoise
Les Phéniciens fondèrent très tôt – dès les derniers siècles du IIe millénaire avant J.-C. – des établissements commerciaux et des escales qui, après la décadence des cités-mères orientales, furent repris par les Carthaginois. Ceux-ci ne colonisèrent pas l'intérieur du territoire algérien mais multiplièrent les comptoirs portuaires qui conservèrent jusqu'à leur destruction leur nom sémitique : ainsi Rusuccuru (Dellys), Rusicade (Philippeville-Skikda), Rusguniae (Matifou). Les chefs berbères qui dominaient l'intérieur du pays furent le plus souvent les alliés ou les clients des Carthaginois. Ils leur fournissaient des contingents armés, en particulier les fameux cavaliers numides, et des éléphants de guerre. En raison de ces relations et grâce aussi aux marchands des ports et aux soldats, la langue et la civilisation puniques pénétrèrent assez profondément le pays : des cités indigènes apparurent ainsi que des mausolées, qui étaient parfois édifiés par les techniciens carthaginois.
Les Berbères ou Numides furent donc d'abord les disciples des Phéniciens qui leur enseignèrent des procédés agricoles et industriels, pour la fabrication de l'huile et du vin par exemple, l'exploitation et le travail du cuivre. Surtout, ils leur firent adopter leur religion, et les dieux carthaginois continuèrent à être célébrés par les Berbères, au-delà même de la domination romaine. Certains historiens ont pu avancer l'hypothèse que le christianisme, puis l'islam, ne furent si facilement acceptés que parce que les populations y retrouvèrent, avec des symboles communs, une semblable mentalité sémitique. En revanche, il est très improbable que la langue punique ait subsisté au-delà du iiie siècle après J.C. et qu'elle ait pu servir de relais à la langue arabe.
L'influence de la civilisation grecque fut au contraire très limitée. Elle s'exerça essentiellement par l'intermédiaire de Carthage, puis de Rome, et ne se manifesta de manière sûre que dans le domaine de l'art, par exemple dans les grands Medracen de l'Aurès et de Tipasa.
Sur le plan politique, le Maghreb central connut, à côté de tribus indépendantes et de républiques villageoises, de vastes royaumes dotés d'un pouvoir fort qui se superposait aux structures tribales. Les écrivains antiques en font mention à partir du iiie siècle avant J.-C. Les noms de leurs souverains, Syphax, roi des Masaeyles, Massinissa, roi des Massyles, Micipsa et Jugurtha, suffisent à en rappeler l'éclat et la puissance. Massinissa, qui avait élu pour capitale Cirta (Constantine), fut sans doute l'un des plus grands souverains qu'ait connus la Berbérie. Son culte se perpétua à travers les siècles. Son descendant Jugurtha est, aujourd'hui encore, célébré comme « résistant à l'impérialisme romain ».
La domination romaine
Après avoir détruit Carthage, les Romains laissèrent d'abord subsister les royaumes numides comme États vassaux. Mais, après l'insurrection de Jugurtha qui leur tint tête pendant sept ans (112-105 av. J.-C.), ils renforcèrent leur contrôle. Avec Juba II et Ptolémée, souverains de Maurétanie installés à Caesarea (Cherchell), ils purent compter sur des princes étroitement soumis et épris de la civilisation gréco-romaine. Toutefois les insurrections tribales continuaient,[...]
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Écrit par
- Charles-Robert AGERON : professeur émérite à l'université de Paris-XII-Val-de-Marne
- Sid-Ahmed SOUIAH : directeur de recherche en géographie, professeur à l'Université de Cergy-Pontoise
- Benjamin STORA : professeur émérite des Universités
- Pierre VERMEREN : professeur des Universités, université Paris-I- Panthéon-Sorbonne
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
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