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SWINBURNE ALGERNON CHARLES (1837-1909)

La longue retraite apaisée

Gladstone et les graves victoriens lui refuseront en 1892 l'honneur de succéder à Tennyson comme poète-lauréat, malgré son évolution vers le conservatisme et son poème à la gloire de la reine. Il apparaissait trop dans les trois séries de ses Poèmes et ballades (1866-1878-1889) comme un rebelle, libéral et sensuel. Il aimait la rébellion comme un enfant. Son étude sur Blake redonne droit de cité à ce grand poète ésotérique. Ses drames poétiques sur Marie Stuart, les Borgia et Marino Faliero (1885) témoignent de son attrait pour les heures troubles et violentes de la Renaissance. Son roman inachevé, Lesbia Brandon, jette quelque lumière sur son drame personnel, son isolement d'homme marqué par la surdité, l'éthylisme, la sexualité anormale et sadique. Mais son amour de la belle langue, son mépris du faux romanesque lui ont permis de récrire avec plus de vérité humaine que Tennyson l'histoire de Tristan (Tristram of Lyonesse, 1882). Il a influencé Mallarmé, Verlaine, D'Annunzio et Gide. Et il reste l'un des plus grands maîtres du vers anglais.

— Jean-Georges RITZ

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  • ANGLAIS (ART ET CULTURE) - Littérature

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    • 28 170 mots
    • 30 médias
    ...curieux plafond, ou quelque délicieuse charmille. Ce fait se vérifie chez les meilleurs poètes de l'époque : Alfred Tennyson (1809-1892) et A. C.  Swinburne (1837-1909). Quant à Robert Browning (1812-1889), son « Dieu est dans le ciel, tout va bien dans le monde » coïncide trop avec l'opinion courante...
  • BLAKE WILLIAM (1757-1827)

    • Écrit par et
    • 5 465 mots
    • 6 médias
    ...grandes œuvres graphiques, et préservèrent le souvenir et l'héritage spirituel de leur maître. C'est à la génération suivante que la biographie de Blake par Gilchrist (1863) et l'étude enthousiaste deSwinburne (1868) parvinrent à susciter pour ce génie singulier un intérêt qui n'a cessé de croître.