ALIÉNISME (histoire du concept)
La sortie de l'hôpital psychiatrique
Si, dès 1900, le Congrès international de psychiatrie préconise le traitement des malades mentaux en dehors de l'asile, ce n'est qu'en 1921 qu'est ouvert à Paris un premier service libre à l'hôpital Henri-Rousselle. Paradoxalement, un des promoteurs de cette « désaliénation », Édouard Toulouse (1865-1947), partageait avec d'autres médecins de l'entre-deux-guerres des convictions eugéniques sur la nécessité de « protéger la race » du danger d'une prolifération des aliénés, sans que fort heureusement aucune mesure en ce sens ne soit prise en France.
Après la Seconde Guerre mondiale, à la suite de l'extermination planifiée des malades mentaux dans l'Allemagne nazie ou leur mort par inanition dans les hôpitaux psychiatriques des pays occupés, s'amorce en France un mouvement « désaliéniste » qui précède l'antipsychiatrie anglaise de la fin des années 1960. Il aboutit, dès mars 1960, à la politique dite de secteur, confiant à une équipe médicopsycho-sociale unique les soins aussi bien extra qu'intra-hospitaliers de la population adulte vivant dans un secteur géo-démographique de 60 000 habitants, une équipe de psychiatrie infanto-juvénile prenant en charge les malades mineurs.
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Écrit par
- Jean GARRABÉ : psychiatre honoraire des hôpitaux, membre honoraire de l'Association mondiale de psychiatrie
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