McCOLLUM ALLAN (1944- )
L'artiste américain Allan McCollum est né en 1944 à Los Angeles. Il vit et travaille à New York. À ses débuts, il est reconnu en tant qu’artiste minimaliste comme Robert Morris ou Donald Judd notamment, il rejoint au cours des années 1980 la mouvance des appropriationnistes qui posent la question de la représentation de l'œuvre d'art. Allan McCollum est issu de cette culture du multiple, de la copie.
Une exposition lui a été consacrée par le musée d'Art moderne de Lille à Villeneuve-d'Ascq en 1998. Elle a réuni pour la première fois en Europe un ensemble d'installations réalisées à partir d'éléments de différentes séries en devenir, qui ne sont jamais closes. En effet, chaque installation exposée puisait dans une œuvre antérieure, ses composants apparaissant comme une rétrospective de l'artiste à un instant précis.
McCollum pose le problème de l'unicité de l'œuvre d'art, qu'il critique, et sa reproductibilité par la technique du moulage à partir d'une matrice ou d'un moulage. McCollum répond par le multiple au chef-d'œuvre unique. Il fait des séries d'objets tous semblables en apparence mais différents chacun par la couleur, la dimension ou par un détail formel. Il ne fabrique jamais deux objets semblables pour la même série. McCollum réalise tout lui-même avec ses assistants, rien n'est fabriqué de façon industrielle. Les Surrogatepaintings (Peintures subrogées), ou substituts de peintures, composent une série commencée en 1978 ; elles sont réalisées à partir de bois et de papier cartonné, collés ensemble puis recouverts d'acrylique et de peinture émaillée. La même couleur peut couvrir le cadre, la marie-louise et l'« image » qui occupe le centre du tableau. Les Surrogatepaintingssont toutes de taille différente et présentées en grand nombre dans des galeries ou des musées, où elles sont accrochées avec un soin minutieux donnant ainsi l'idée abstraite d'une galerie qui exposerait des « vrais » tableaux. À partir de 1982, McCollum a réalisé des PlasterSurrogates (Subrogés en plâtre) à partir du moulage de SurrogatePaintings. Grâce aux différences de format et de couleurs les subrogés en plâtre constituent des milliers d'œuvres uniques et ils sont regroupés dans des installations toujours différentes d'une exposition à l'autre. L'impression de multiple est donc fausse, le spectateur assiste à une sorte de prolifération du même dans ses différences. C'est le cas de toutes les séries de McCollum à l'exception du Dog fromPompei (Chien de Pompéi), série commencée en 1990 à partir du moulage blanc (en Hydrocal renforcé de polymère) réalisé à partir du moulage en plâtre blanc (1874) d'un chien, mort étouffé dans les cendres de l'éruption du Vésuve en 79 après J.-C. (musée du Vésuve, Pompéi). Dans cette installation qui regroupe des dizaines de moulages du chien, c'est la position de l'animal qui diffère donnant l'impression d'offrir simultanément les différents aspects du moule.
McCollum travaille différents domaines de l'art : peinture, sculpture, dessin, photographie.
En 1981, il commence les Glossies (Brillants), série de dessins à l'encre et à l'aquarelle sur papier, recouverts d'un film autocollant en plastique transparent. Les Glossies sont fixés au mur dans une accumulation qui évoque la présentation des photographies anciennes, empilées dans des boîtes ou juxtaposées dans des albums. En 1988 il a commencé une autre série de dessins Drawings, réalisés au crayon ressemblant à des formes héraldiques. Grâce à un système combinatoire à partir des variations de deux formes simples – arc à 90o et ligne droite – une centaine de gabarits découpés dans du plastique ont été associés deux par deux pour produire des milliers[...]
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Écrit par
- Michel MENU : ingénieur de recherche au Laboratoire de recherche des musées de France
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