ALLEMAGNE (Géographie) Géographie économique et régionale
Capitale | Berlin 3
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Langue officielle | Allemand |
Unité monétaire | Euro (EUR) |
Population (estim.) |
86 303 000 (2024) |
Superficie |
357 596 km²
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Article modifié le
La distribution des hommes et des activités
L'Allemagne demeure la première puissance économique de l'Union européenne, mais avec la réunification, elle a dû relever l’un des défis majeurs de son histoire contemporaine. Fait politique acquis, l’intégration socio-économique de l’ex-RDA a pesé fortement sur les dynamiques territoriales.
Un pays densément peuplé, une croissance démographique ralentie
Avec un peu plus de 82 millions d'habitants en 2015, l'Allemagne est l'État le plus peuplé d'Europe. La réunification a accru la population du pays de 16 millions d'habitants en 1990, mais a réduit la densité moyenne de peuplement de 264 à 227 hab./km2. Les contrastes de peuplement opposent en effet les régions orientales et septentrionales où, à part quelques agglomérations urbaines isolées (Berlin, Hanovre, Hambourg, Brême, Lübeck et Kiel), les densités tombent en dessous de 100 hab./km2 (Basse-Saxe et Schleswig-Holstein) et même en dessous de 50 hab./km2 en Brandebourg et en Mecklembourg, aux régions occidentales et méridionales qui concentrent les villes principales et les zones de fortes densités (vallées du Rhin et du Main, bassins de Stuttgart et de Munich, zones de piémont des moyennes montagnes de Saxe et de Thuringe). Le jeu des migrations interrégionales renforce en outre ces inégalités. Les flux traditionnels se dirigent vers le Bade-Wurtemberg et la Bavière en provenance d'abord des régions agricoles du Nord, puis des vieilles régions industrielles du Centre, et confirment depuis quarante ans le gradient socio-économique Nord-Sud. Avec la réunification se sont ajoutés des flux est-ouest qui ont dépeuplé les régions orientales et révèlent l'affirmation durable d'un second gradient socio-économique entre nouveaux et anciens Länder. Les Länder orientaux ont perdu 1,5 million d’habitants entre 1990 et 2015. Leur solde migratoire demeure négatif, mais le déficit, bien que persistant, s’est considérablement réduit après 2010.
L'Allemagne présente également l'une des croissances démographiques les plus faibles du continent. En déclin depuis 2002, la population connaît une légère reprise à partir de 2012. Le déficit des naissances est perceptible dès le début des années 1970 et la chute précoce de la fécondité s'est brutalement accélérée neuf mois après la chute du Mur (divisant par deux l'indice conjoncturel de la fécondité). La dénatalité et l'allongement de l'espérance de vie accentuent le vieillissement global de la population (la part des plus de 65 ans dépasse la part des moins de 21 ans), plus sensible encore dans les régions orientales, en raison du départ des forces vives. De ce fait, la croissance modérée de la population se fonde exclusivement sur l'immigration. Les flux de l'après-guerre se composaient surtout des réfugiés des anciennes régions du Reich (Vertriebene) et des Allemands de l'Est fuyant le régime socialiste par milliers jusqu'à la construction du Mur de Berlin en 1961 (Übersiedler).
Coupée par le rideau de fer de son traditionnel bassin de recrutement de main-d'œuvre en Europe centrale, l'Allemagne du miracle économique fait appel, à partir des années 1960, aux travailleurs des pays méditerranéens, en vertu d'accords migratoires signés avec l'Italie, l'Espagne, la Grèce, et surtout avec la Turquie et l'ex-Yougoslavie. Les chocs pétroliers des années 1970 ralentissent cette immigration de travail, mais la population étrangère continue d'augmenter par le jeu du regroupement familial (3 millions d'étrangers en 1970 et 4,2 millions en 1982). Après une phase de stabilisation, les flux migratoires reprennent dès 1990 à la faveur de la réunification, en provenance d'Europe centrale, orientale et balkanique, mêlant les immigrés d'origine allemande ([...]
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Écrit par
- Guillaume LACQUEMENT : professeur de géographie, enseignant-chercheur, université de Perpignan Via Domitia
Classification
Médias
Autres références
-
ALLEMAGNE - Les institutions
- Écrit par Stéphane SCHOTT
- 4 249 mots
Les institutions de la république fédérale d’Allemagne sont définies par la Loi fondamentale (L.F.), ou Grundgesetz, du 23 mai 1949. Pensé à l’origine comme une Constitution provisoire pour l’Allemagne de l’Ouest, le Grundgesetz s’applique à toute l’Allemagne depuis le 3 octobre 1990....