ALLEMAGNE (Politique et économie depuis 1949) L'Allemagne unie
Nom officiel | République fédérale d'Allemagne (DE) |
Chef de l'État | Frank-Walter Steinmeier (depuis le 19 mars 2017) |
Chef du gouvernement | Olaf Scholz (depuis le 8 décembre 2021) |
Capitale | Berlin 3
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Langue officielle | Allemand |
Avec la chute du Mur de Berlin, la fin de la bipolarité, et l'émergence d'un monde confus et multipolaire, l'Allemagne, sous la houlette d'Helmut Kohl (1982-1998), a retrouvé sa souveraineté, mais plus encore, elle a gagné en puissance. Certes, l'unification des deux Allemagnes a un coût, notamment économique, et l'Allemagne connaît un affaiblissement passager, à tel point qu'on la qualifie, au tournant du xxie siècle, d'« homme malade de l'Europe ». Néanmoins, le chancelier Gerhard Schröder (1998-2005), puis Angela Merkel qui lui succède (2005-2021) mènent des réformes audacieuses qui lui permettent de surmonter ces difficultés. L'Allemagne a toutefois ses faiblesses, dont la démographie n'est pas des moindres puisque, depuis le début du xxie siècle, les naissances ne compensent plus les décès et les départs. Mais la remarquable compétitivité des entreprises et la détermination des entrepreneurs, dont l'horizon est avant tout mondial, n'en ont pas moins permis à l'Allemagne de se classer régulièrement en tête des exportateurs mondiaux.
Si l'Allemagne investit économiquement le monde, elle en est curieusement détachée géopolitiquement, comme au temps de la guerre froide. Certes, depuis le début des années 1990, la Bundeswehr (l'armée fédérale) a été déployée dans des opérations de maintien ou de rétablissement de la paix et, au début du xxie siècle, le ministre de la Défense argue que la sécurité de l'Allemagne commence à l'Hindou-Kouch. Mais l'Allemagne ne pense pas le monde, sinon économiquement. En revanche, elle pense l'Europe, et elle est une force motrice d’une Union européenne (UE) en crise.
L'Allemagne d'Helmut Kohl (1982-1998)
Helmut Kohl, président de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), arrive au pouvoir en 1982, et s'y maintient jusqu'en 1998. Aucun autre chancelier n'a connu des fortunes aussi diverses. Vilipendé, durant les huit premières années de son gouvernement, pour sa timidité économique et son absence d'audace politique, ridiculisé même pour son manque d'étoffe intellectuelle comparé à la grande culture d'Helmut Schmidt, son prédécesseur, Helmut Kohl acquiert, durant les huit dernières années de son gouvernement, une dimension historique avec la réunification des deux Allemagnes et la construction européenne. Il restera, à cet égard, le chancelier de l'unité allemande. Néanmoins, dans les années 1990, pourtant marquées du sceau de l'audace historique et de réelles réformes économiques, son pouvoir s'effiloche sous les coups de boutoir du Parti social-démocrate (SPD) décidé à reprendre les rênes du pouvoir.
La coalition chrétienne-libérale de 1982 à 1989
Helmut Kohl accède au pouvoir à la suite d'un vote de défiance constructive. Le petit Parti libéral (FDP), partenaire du SPD, provoque en effet la rupture de la coalition au pouvoir en décidant de la quitter au nom de divergences devenues insurmontables. Parmi celles-ci se trouvent notamment des questions de politique étrangère – accord pour le stationnement de fusées nucléaires américaines en RFA, les euromissiles, auquel la majorité du SPD est hostile – et de politique économique (mise en œuvre d'une politique de rigueur budgétaire à laquelle le SPD s'oppose). Le Parlement élit alors un nouveau chancelier, Helmut Kohl, président de la CDU, et le vote est entériné, cinq mois plus tard, en mars 1983, par des élections législatives anticipées qui confèrent au nouveau gouvernement sa légitimité populaire. Cette procédure de défiance constructive, prévue par la Constitution, qui démet de ses fonctions le chancelier sortant par l’élection de son successeur, n'avait jamais été utilisée depuis 1949.
De timides réformes économiques et sociales
La coalition[...]
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Écrit par
- Étienne DUBSLAFF : maître de conférences à l'université Paul-Valéry Montpellier 3, docteur en civilisation allemande, agrégé d'allemand, ancien élève de l'École normale supérieure (Lyon)
- Anne-Marie LE GLOANNEC : directrice de recherche au Centre d'études et de recherches internationales-Sciences Po
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
ALLEMAGNE - Les institutions
- Écrit par Stéphane SCHOTT
- 4 250 mots
Les institutions de la république fédérale d’Allemagne sont définies par la Loi fondamentale (L.F.), ou Grundgesetz, du 23 mai 1949. Pensé à l’origine comme une Constitution provisoire pour l’Allemagne de l’Ouest, le Grundgesetz s’applique à toute l’Allemagne depuis le 3 octobre 1990....