ALLEMAGNE (Politique et économie depuis 1949) L'Allemagne unie
Nom officiel | République fédérale d'Allemagne (DE) |
Chef de l'État | Frank-Walter Steinmeier (depuis le 19 mars 2017) |
Chef du gouvernement | Olaf Scholz (depuis le 8 décembre 2021) |
Capitale | Berlin 3
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Langue officielle | Allemand |
Les années Schröder (1998-2005)
Gerhard Schröder, alors ministre-président de Basse-Saxe et candidat du SPD, est porté au pouvoir lors des élections fédérales de septembre 1998, mettant ainsi fin au long règne de Helmut Kohl. Il est réélu de justesse aux élections de 2002 et finalement perd les élections fédérales anticipées qu'il a provoquées en septembre 2005. Paradoxalement, le bilan des sept années du gouvernement Schröder est bien meilleur que ne le laissent croire à la fois les élections nationales et les scrutins régionaux, notamment durant le second mandat, l'effritement du SPD dont une fraction rejoint la gauche radicale, et la désaffection de l'opinion publique. Ce sont les réformes mises en œuvre par la coalition rouge-verte, notamment les réformes Hartz, du nom du président de la commission, Peter Hartz, qui les recommande (ou également appelées « Agenda 2010 »), qui détourne d'elle une partie de son électorat et de l'opinion publique.
Des réformes aux résultats tardifs
Lorsque le premier gouvernement Schröder succède à Helmut Kohl en octobre 1998, l'économie allemande est en récession : la croissance stagne, le PIB est inférieur à ce qu'il était au début de la décennie et le taux de chômage atteint près de 9 % de la population active, alors même que le travail à temps partiel des femmes est très répandu. L'Allemagne passe pour « l'homme malade de l'Europe ». La réunification est en partie responsable de cette situation, du fait des ponctions sociales, du chômage, d'une moindre productivité et de la désindustrialisation des nouveaux Länder issus de l'ex-RDA. Le fossé entre l'Est et l'Ouest n'est toujours pas comblé malgré les aides et les transferts.
L'« Agenda 2010 », un programme de rénovation du système social
Un des principaux chantiers du chancelier Schröder est de mener une politique économique qui donne aux entrepreneurs, notamment au Mittelstand – les petites et moyennes entreprises qui constituent la colonne vertébrale de l'économie allemande – les moyens d'un redéploiement national et international. Pour cela, il lance une réforme fiscale destinée à alléger le fardeau qui pèse sur les entreprises et, dans une moindre mesure, sur les particuliers. Le gouvernement met en place la baisse des taux d'imposition des entreprises et la diminution progressive de l'impôt sur le revenu des particuliers, le financement partiel des cotisations sociales par l'introduction d'une taxe écologique, et la maîtrise des dépenses de santé. Une série de mesures est également introduite afin de favoriser l'entrepreneuriat : ainsi, dans l'artisanat, le brevet de maîtrise n'est plus obligatoire en toutes circonstances.
Les quatre réformes Hartz, ou « Agenda 2010 », bouleversent le marché du travail, tout en réformant le service public de placement. Désormais, les chômeurs sont pratiquement contraints d'accepter les emplois offerts par les agences de placement ; des subventions à la création d'entreprises individuelles (Ich-AG) sont instaurées ; des allégements de charges sociales sur les bas salaires (Kombilöhne) sont mis en œuvre afin de rendre l'embauche plus attractive. Enfin, la réforme Hartz IV, la plus connue, instaure la fusion, le plafonnement et la limitation dans le temps des diverses formes d'assurance-chômage et d'aide sociale. D'autres évolutions du marché du travail sont le fruit des entreprises qui, après la réunification allemande, instaurent plus de flexibilité du temps de travail (réduit en période de stagnation, augmenté en période d'expansion), en prévoyant un compte épargne-temps.
Les réformes gouvernementales sont toutefois prises trop tardivement pour porter leurs fruits à court terme : alors que Gerhard Schröder a, en[...]
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Écrit par
- Étienne DUBSLAFF : maître de conférences à l'université Paul-Valéry Montpellier 3, docteur en civilisation allemande, agrégé d'allemand, ancien élève de l'École normale supérieure (Lyon)
- Anne-Marie LE GLOANNEC : directrice de recherche au Centre d'études et de recherches internationales-Sciences Po
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
ALLEMAGNE - Les institutions
- Écrit par Stéphane SCHOTT
- 4 250 mots
Les institutions de la république fédérale d’Allemagne sont définies par la Loi fondamentale (L.F.), ou Grundgesetz, du 23 mai 1949. Pensé à l’origine comme une Constitution provisoire pour l’Allemagne de l’Ouest, le Grundgesetz s’applique à toute l’Allemagne depuis le 3 octobre 1990....