Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ALLEMAGNE (Politique et économie depuis 1949) L'Allemagne unie

Nom officiel

République fédérale d'Allemagne (DE)

    Chef de l'État

    Frank-Walter Steinmeier (depuis le 19 mars 2017)

      Chef du gouvernement

      Olaf Scholz (depuis le 8 décembre 2021)

        Capitale

        Berlin 3

        • Certains ministères sont installés à Bonn. La Cour constitutionnelle siège à Karlsruhe
        Langue officielle

        Allemand

          L'Allemagne d'Angela Merkel

          Angela Merkel, 2017 - crédits : Gregor Fischer/ DPA/ Age Fotostock

          Angela Merkel, 2017

          La chrétienne-démocrate Angela Merkel accède à la chancellerie en septembre 2005, à la faveur de la dissolution du Bundestag provoquée en juillet par le chancelier sortant Gerhard Schröder (Parti social-démocrate d’Allemagne, SPD). Celui-ci joue son va-tout à la suite de la défaite des sociaux-démocrates aux élections législatives en Rhénanie du Nord-Westphalie en mai. Les sondages prédisent une victoire nette pour la candidate de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et de l’Union chrétienne-sociale (CSU) – l’équivalent de la CDU en Bavière. L’Allemagne peinant à se débarrasser de l’image d’« homme malade de l’Europe », Angela Merkel rivalise de propositions avec Gerhard Schröder pour libéraliser l’économie de son pays. Elle fait ainsi campagne sur la base du programme de Leipzig, que son parti a adopté deux ans auparavant et dont les idées-forces sont la diminution de l’imposition, la simplification du système fiscal et la contribution forfaitaire à l’assurance-maladie indépendamment des revenus (Kopfpauschale). Ce programme néolibéral semble devoir faire des libéraux du Parti libéral-démocrate (FDP) des alliés de coalition, mais les résultats des élections législatives se révèlent plus serrés qu’escompté : avec 35,2 % des voix, les partis conservateurs devancent les sociaux-démocrates d’un point seulement. Cette courte victoire permet à Angela Merkel de devenir la première femme à occuper le poste de chancelier allemand, mais au prix d’une « grande coalition » entre les partis conservateurs (CDU-CSU) et social-démocrate (SPD).

          Jusqu’en 2005, le gouvernement de « grande coalition » que fut celui de Kurt Georg Kiesinger de 1966 à 1969 faisait figure d’exception. Avec Angela Merkel, cette solution tend en revanche à se normaliser : elle en dirigera trois (2005-2009, 2013-2017, 2017-2021). Seul son deuxième gouvernement (2009-2013) unit les conservateurs aux libéraux (FDP), avec lesquels les affinités programmatiques s’avèrent moins évidentes que prévu. Les institutions et les traditions politiques allemandes conférant un poids certain au Parlement (Bundestag), et donc aux majorités parlementaires, les partenaires de coalition jouent un rôle important dans l’élaboration des orientations politiques, fixées au préalable dans le contrat de coalition. Merkel a ainsi dû composer sans cesse avec les desiderata des sociaux-démocrates et des libéraux au cours de ses seize années à la tête du gouvernement de l’Allemagne.

          Politiques économico-sociales des quatre gouvernements Merkel

          Tirant les leçons du fait que son programme résolument libéral a failli lui coûter la victoire en 2005, Angela Merkel se garde, autant que faire se peut, de se positionner clairement. Plutôt que d’énoncer une doctrine, elle donne sa préférence à une gestion pragmatique des crises.

          Certaines tendances de fond n’en demeurent pas moins décelables dans son action. Elle défend l’économie sociale de marché, qu’elle envisage comme une troisième voie entre le capitalisme débridé et l’économie dirigiste, dont elle a constaté l’inefficacité dans la République démocratique allemande (RDA) de sa jeunesse. En matière de finances publiques, elle veille à l’équilibre des budgets – ce qui ne l’empêchera pas de creuser les déficits publics au plus fort de la crise économique de 2007-2008 et de la crise sanitaire à partir de 2020, de manière à éviter un effondrement de l’économie allemande et une flambée du chômage. Ainsi, au cours des quatre mandats d’Angela Merkel, l’évolution économique de l’Allemagne est favorable : le PIB croît de 33 %, le PIB par habitant de 43 %, tandis que les recettes fiscales augmentent de 63 % à la faveur de la division par deux du taux de chômage (5,7 % en 2021 contre 11,7 % en 2005). Néanmoins, ces évolutions ne permettent pas le recul de la pauvreté relative, dont le taux progresse[...]

          La suite de cet article est accessible aux abonnés

          • Des contenus variés, complets et fiables
          • Accessible sur tous les écrans
          • Pas de publicité

          Découvrez nos offres

          Déjà abonné ? Se connecter

          Écrit par

          • : maître de conférences à l'université Paul-Valéry Montpellier 3, docteur en civilisation allemande, agrégé d'allemand, ancien élève de l'École normale supérieure (Lyon)
          • : directrice de recherche au Centre d'études et de recherches internationales-Sciences Po
          • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

          Classification

          Médias

          Gerhard Schröder - crédits : LS-Press/ ullstein bild/ Getty Images

          Gerhard Schröder

          Angela Merkel, 2017 - crédits : Gregor Fischer/ DPA/ Age Fotostock

          Angela Merkel, 2017

          Accueil des migrants en Allemagne, 2015 - crédits : Armin Weigel/ AP/ SIPA

          Accueil des migrants en Allemagne, 2015

          Autres références

          • ALLEMAGNE - Les institutions

            • Écrit par
            • 4 250 mots

            Les institutions de la république fédérale d’Allemagne sont définies par la Loi fondamentale (L.F.), ou Grundgesetz, du 23 mai 1949. Pensé à l’origine comme une Constitution provisoire pour l’Allemagne de l’Ouest, le Grundgesetz s’applique à toute l’Allemagne depuis le 3 octobre 1990....