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ALLEMAGNE (Politique et économie depuis 1949) République fédérale d'Allemagne jusqu'à la réunification

La politique extérieure

Déjà pour les États stabilisés, l'interaction entre politique intérieure et diplomatie est considérable. Pour la République fédérale, il est à peine possible de les séparer l'une de l'autre. Le premier but de la politique étrangère du chancelier Adenauer était précisément d'obtenir pour le nouvel État le droit d'avoir une politique étrangère. Ce but, on l'a vu plus haut, a été atteint progressivement, mais jamais complètement avant 1990. Le moyen le plus efficace d'y parvenir, c'est-à-dire de sortir la République fédérale de la sujétion dans laquelle la tenaient les vainqueurs, était de s'aligner sur ceux-ci, d'en devenir l'alliée fidèle. Kurt Schumacher et les socialistes ont, pendant cinq ans, combattu cette attitude en réclamant l'égalité par l'intransigeance. Mais le succès de leur grand adversaire C.D.U. les a conduits à se rallier à son principe de base, d'autant plus que ce principe était directement lié au besoin fondamental ressenti par les Allemands : la sécurité.

Fidélité atlantique

Malgré la place tenue dans les préoccupations allemandes par la construction de l'Europe et par la réunification, la priorité des priorités a longtemps été la sécurité, c'est-à-dire la défense contre une menace venue de l'Est. L'instauration d'un régime communiste en Allemagne de l'Est et le danger sans cesse renouvelé dans lequel les Berlinois devaient vivre expliquent cette préoccupation constante, dont les conséquences ont été multiples. L'immense majorité des Allemands avait fait implicitement un choix qui était très exceptionnel au xxe siècle. Ils ont préféré le maintien de certaines formes de la société politique et économique à l'unité nationale. Entre une réunification comportant un danger de « communisation » de l'Allemagne réunifiée et l'absence de réunification comportant la certitude que l'Allemagne de l'Ouest garderait ses libertés, ils ont opté pour la seconde solution, jusqu'à ce que l'effondrement des régimes communistes en Europe de l'Est rende possible la réunification.

Il en est résulté un besoin presque éperdu de confiance dans la protection américaine, avec la volonté de ne rien entreprendre qui puisse ébranler la confiance des États-Unis dans la République fédérale. Le S.P.D. a compris vers 1957 qu'il ne pouvait pas faire de progrès électoraux sans se montrer digne de cette confiance. L'existence d'une communauté atlantique fondée sur l'idéologie était également une évidence pour un pays qui considérait la nation comme une valeur secondaire par rapport à la défense d'une civilisation. Mais, vers 1965, la détente entre les États-Unis et l'U.R.S.S. et l'apaisement en Europe ont considérablement diminué le sentiment du danger ; ce qui explique en partie que les liens avec Washington se soient un peu relâchés. La guerre du Vietnam puis les différences économiques, commerciales et monétaires ont accentué, depuis, cette détérioration. Les relations avec les pays de l'Europe de l'Est et le problème des euromissiles ont créé de nouveaux malentendus, bien que Bonn n'ait cessé de réaffirmer son attachement à la coopération avec les États-Unis et sa fidélité à l'Alliance atlantique. Le ton était devenu plus conciliant avec l'arrivée au pouvoir d'Helmut Kohl. Le traité de Washington (8 décembre 1987) conclu par les États-Unis et l'Union soviétique sur l'élimination des missiles intermédiaires avait été bien accueilli à Bonn ; il avait permis une relance incontestable des relations entre la République fédérale et les pays d'Europe de l'Est, y compris l'U.R.S.S.

Vers la réunification

L'ancrage à l'Ouest de la République fédérale[...]

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Écrit par

  • : professeur émérite des Universités, Institut d'études politiques de Paris
  • : professeur à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

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Médias

Allemagne : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

Allemagne : drapeau

Fondation de la R.F.A. - crédits : AKG-images

Fondation de la R.F.A.

André François-Poncet et Konrad Adenauer, 1951 - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

André François-Poncet et Konrad Adenauer, 1951

Autres références

  • ALLEMAGNE - Les institutions

    • Écrit par
    • 4 249 mots

    Les institutions de la république fédérale d’Allemagne sont définies par la Loi fondamentale (L.F.), ou Grundgesetz, du 23 mai 1949. Pensé à l’origine comme une Constitution provisoire pour l’Allemagne de l’Ouest, le Grundgesetz s’applique à toute l’Allemagne depuis le 3 octobre 1990....