- 1. Définition et cadre de l'allergie
- 2. Les allergènes
- 3. L'induction de la réaction allergique
- 4. Classification des réactions allergiques
- 5. Syndromes allergiques expérimentaux
- 6. Mécanismes cellulaires et moléculaires des réactions allergiques
- 7. Les syndromes allergiques cliniques
- 8. Bibliographie
ALLERGIE & HYPERSENSIBILITÉ
Les allergènes
Selon les réactions induites, on dénomme antigènes ou allergènes les substances capables de provoquer une réponse immunologique dont le support biochimique est formé par des facteurs spécifiques appelés anticorps.
La propriété antigénique est liée à la nature physico-chimique de la molécule et de certains de ses groupements fonctionnels. Elle appartient à toute espèce moléculaire, d'origine biologique ou synthétique, qui, après avoir pénétré dans le milieu intérieur d'un organisme animal, ou éventuellement constitutive de cet organisme (auto-antigène), est reconnue par le système immunitaire. Dans ce cas, l'antigène peut réagir spécifiquement avec les structures de reconnaissance du système immunitaire : molécules d'anticorps et récepteurs des lymphocytes T. L'antigène est défini de façon fonctionnelle comme immunogène s'il induit chez l'hôte une réaction immunitaire et comme tolérogène si, au contraire, il donne lieu à un phénomène de tolérance immunitaire. À l'état normal, les structures moléculaires de l'hôte lui-même, c'est-à-dire le « soi », font l'objet d'un phénomène de tolérance naturelle, par opposition aux antigènes de l'environnement (le « non-soi » : bactéries, virus, parasites, toxines, tissus ou substances étrangères), qui induisent une réaction immunitaire ayant pour finalité leur destruction et leur élimination de l'organisme.
Le terme d'allergène désigne une substance susceptible de provoquer une réaction allergique, et il équivaut, sur le plan immunologique, au terme antigène. Car c'est la réactivité du sujet qui fait la différence.
Les études immunologiques ont montré que la spécificité antigénique est souvent l'attribut d'une petite fraction de la molécule. Le développement de la chimiosynthèse au cours des dernières décennies a permis de jeter quelque lumière sur la nature du déterminant antigénique et de sa spécificité grâce à la fixation sur un substrat, protéinique ou non, de divers radicaux judicieusement choisis. Ces études sur les déterminants antigéniques artificiels ont conduit Landsteiner à la notion d' haptène. L'haptène est un antigène incomplet incapable d'induire par lui-même un état de sensibilisation. Il peut toutefois se transformer en antigène complet par sa combinaison ou son adsorption sur des molécules porteuses. Or, fait capital, dans ces conditions c'est l'haptène qui devient souvent le déterminant antigénique dominant de la molécule. S'il est incapable d'induire la formation des anticorps, il peut toutefois réagir avec eux et déclencher des réactions allergiques. Bien des substances chimiques et médicamenteuses se comportent comme des haptènes : sels de métaux lourds (nickel, chrome, etc.) ; amines aromatiques (et plus particulièrement les substances cycliques ayant une fonction aminée en position para), sulfamides, teintures capillaires, anesthésiques locaux ; alcaloïdes (quinine, atropine, etc.) ; antibiotiques (pénicilline, streptomycine, etc.) ; essences d'origine végétale ; primuline (essence de primevère), urushiol (essence présente dans Rhus toxicodendron, le poison-ivy). Le pouvoir antigénique de ces substances est dû à leur structure chimique, qui leur confère la propriété de se conjuguer avec des protéines tissulaires ou humorales et d'acquérir ainsi des propriétés d'antigènes complets.
Les réponses allergiques que peuvent provoquer ces diverses substances sont soit du type eczéma de contact, soit du type choc anaphylactique, comme on le verra plus loin. Les réactions croisées qu'on observe fréquemment entre les substances de constitution chimique différente s'expliquent par le fait que, dans l'organisme, au cours de leurs transformations métaboliques, il se forme un métabolite[...]
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Écrit par
- Bernard HALPERN : membre de l'Institut, professeur au Collège de France, directeur de l'Institut d'immunologie
- Georges HALPERN
: docteur en médecine,
adjunct professor of medicine ,division of rheumatology-allergy , University of California, Davis. - Salah MECHERI : docteur vétérinaire, chef de laboratoire
- Jean-Pierre REVILLARD : professeur d'immunologie à l'université de Lyon-I-Claude-Bernard
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Médias
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