- 1. Définition et cadre de l'allergie
- 2. Les allergènes
- 3. L'induction de la réaction allergique
- 4. Classification des réactions allergiques
- 5. Syndromes allergiques expérimentaux
- 6. Mécanismes cellulaires et moléculaires des réactions allergiques
- 7. Les syndromes allergiques cliniques
- 8. Bibliographie
ALLERGIE & HYPERSENSIBILITÉ
Classification des réactions allergiques
Classification selon le mode de transfert
Les réactions immunitaires sont subdivisées en deux catégories, l'immunité humorale et l'immunité cellulaire, selon la nature des mécanismes effecteurs mis en jeu. Le principe de cette distinction repose sur des expériences de transfert d'immunité. Ayant introduit un immunogène chez un animal de façon à induire une réponse immunitaire active, on cherche à transmettre à un receveur de la même espèce l'état de protection spécifique du donneur. On parle d'immunité humorale lorsque le transfert passif peut être assuré par les anticorps contenus dans le sérum du donneur, et d'immunité cellulaire lorsque le transfert adoptif ne peut pas être obtenu avec des anticorps mais seulement à l'aide de lymphocytes T du donneur sensibilisé. Les mêmes expériences de transfert permettent de distinguer, parmi les phénomènes d'hypersensibilité, des réactions à médiation humorale et des réactions à médiation cellulaire.
Classification selon le délai d'apparition
En fonction de leur déroulement dans le temps, les réactions allergiques ont été classées en deux catégories, à partir de l'observation des réactions locales obtenues par injection intradermique de l'antigène chez un sujet sensibilisé :
– les réactions d'hypersensibilité de type immédiat qui surviennent très rapidement après le contact avec l'allergène. L' anaphylaxie cutanée apparaît en quelques minutes. La réaction d'Arthus, parfois désignée sous le nom d'hypersensibilité semi-retardée, atteint son maximum 3 à 6 heures après le contact avec l'allergène ;
– les réactions d'hypersensibilité du type retardé n'apparaissent que plusieurs heures après l'injection intradermique de l'antigène et persistent plus longtemps que les précédentes : elles atteignent leur maximum en 18 à 24 heures chez le cobaye, et en 48 à 72 heures chez l'homme.
Classification selon l'aspect des lésions
En utilisant le modèle des réactions locales consécutives au contact de l'allergène avec la peau du sujet sensibilisé, on peut distinguer trois catégories de lésions macroscopiques et microscopiques .
La réaction d'anaphylaxie locale se présente comme une papule d'urticaire avec œdème localisé et érythème. L' examen histologique des coupes obtenues par biopsie cutanée révèle un œdème du derme avec accumulation des globules rouges dans les espaces extravasculaires. Des cellules particulières, les mastocytes, ont subi un phénomène de « dégranulation » : leurs granules intracytoplasmiques sont vidés de leur contenu. L'étude en microscopie à fluorescence permet de vérifier l'absence de dépôts d'immunoglobulines et de complément.
La réaction d'Arthus se traduit par un piqueté hémorragique infiltrant le derme (purpura ou pétéchies) et, dans ses formes plus intenses, par une nécrose du derme. L'examen histologique révèle la présence de thromboses des artérioles ou des capillaires avec accumulation de polynucléaires neutrophiles : l'étude en immunofluorescence montre des dépôts d'immunoglobulines, de complément et de fibrine au niveau des lésions.
La réaction d'hypersensibilité de type retardé comporte la formation d'un nodule induré associé à un érythème. L'examen histologique montre l'accumulation de cellules mononucléées : monocytes et macrophages, lymphocytes, lymphoblastes et quelques plasmocytes. En immunofluorescence on retient l'absence de complément et d'immunoglobulines dans cette lésion.
Classification selon les mécanismes immunologiques
La diversité des lésions, des délais d'apparition et des modes de transfert des réactions d'hypersensibilité, correspond à la mise en jeu de mécanismes différents.[...]
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Écrit par
- Bernard HALPERN : membre de l'Institut, professeur au Collège de France, directeur de l'Institut d'immunologie
- Georges HALPERN
: docteur en médecine,
adjunct professor of medicine ,division of rheumatology-allergy , University of California, Davis. - Salah MECHERI : docteur vétérinaire, chef de laboratoire
- Jean-Pierre REVILLARD : professeur d'immunologie à l'université de Lyon-I-Claude-Bernard
Classification
Médias
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