- 1. Définition et cadre de l'allergie
- 2. Les allergènes
- 3. L'induction de la réaction allergique
- 4. Classification des réactions allergiques
- 5. Syndromes allergiques expérimentaux
- 6. Mécanismes cellulaires et moléculaires des réactions allergiques
- 7. Les syndromes allergiques cliniques
- 8. Bibliographie
ALLERGIE & HYPERSENSIBILITÉ
Syndromes allergiques expérimentaux
Réactions d'hypersensibilité du type immédiat
Anaphylaxie générale
Anaphylaxie signifie étymologiquement le « contraire de la protection ». Ce terme a été forgé en 1902 par deux savants français, Richet et Portier, pour désigner un phénomène biologique nouveau qu'ils venaient de découvrir et dont la nature se trouve résumée dans la phrase suivante : « une substance injectée à une dose insuffisante pour tuer ou même rendre malade un animal normal détermine des accidents foudroyants et mortels chez un animal qui, quelques semaines auparavant, avait reçu cette même substance » sans qu'il paraisse en avoir souffert.
Avec la découverte de l'anaphylaxie s'est posé brutalement l'ensemble du problème de l'hypersensibilité, qui avait jusqu'alors échappé à l'attention des biologistes et des cliniciens. Richet et Portier cherchaient l'immunité, ils découvrent l'hypersensibilité. C'est que, comme nous l'avons vu, immunité et hypersensibilité ne sont que deux expressions du même phénomène fondamental, qui traduit l'aptitude de l'organisme à reconnaître des substances ayant qualité d'antigènes et à réagir immunologiquement contre elles.
Conditions de l'induction de l'anaphylaxie
L'anaphylaxie est définie en trois termes : 1o l'injection préparante, qui induit l'état de sensibilisation ; 2o la période de latence, qui correspond au délai nécessaire à la synthèse d'anticorps contre la substance sensibilisante ; 3o l'injection déclenchante, qui démasque l'état d'hypersensibilité en entraînant les désordres caractéristiques.
Le nombre des substances anaphylactisantes, capables de sensibiliser un mammifère supérieur et l'homme, est illimité : protéines d'origine animale ou végétale, protéines bactériennes ou extraites de divers parasites métazoaires, polyosides, lipides, substances chimiques ou médicamenteuses.
Les doses d'antigène nécessaires pour sensibiliser un individu sont en général très faibles. C'est une des particularités, et non la moins étonnante, de ce phénomène biologique que de pouvoir créer un état de sensibilisation d'extrême gravité, en administrant à un homme adulte quelques microgrammes d'une substance parfaitement inoffensive. La sensibilisation peut survenir, quelle que soit la voie d'introduction, à condition qu'une partie au moins de la substance parvienne dans les humeurs sous sa forme inaltérée, ce qui signifie que la voie parentérale est la plus efficace. Mais une sensibilisation peut survenir à la suite de la pénétration des substances antigéniques par les voies respiratoires, digestive et même percutanée.
Pour déclencher un choc anaphylactique chez le sujet sensibilisé, il faut administrer l'antigène par une voie de résorption rapide, de préférence la voie veineuse, ou en quantité importante. L'inhalation de l'antigène sous forme d'aérosols provoque chez l'animal et chez l'homme les symptômes d'asthme grave pouvant entraîner la mort par spasme bronchique irréversible.
Symptômes du choc anaphylactique
Les symptômes du choc anaphylactique varient selon les espèces animales, mais ils sont identiques chez la même espèce, quel que soit l'antigène utilisé. Les manifestations cliniques sont dues essentiellement à la libération massive de l'histamine cellulaire. Chez tous les mammifères, on observe des troubles hémodynamiques et sanguins importants. Ceux-ci se traduisent par un effondrement de la pression sanguine artérielle et une filtration accrue du plasma à travers les capillaires dilatés et devenus hyperperméables. L'incoagulabilité du sang, due à une décharge d'héparine, complète le tableau. Sous l'effet de l'intense dilatation des vaisseaux périphériques[...]
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Écrit par
- Bernard HALPERN : membre de l'Institut, professeur au Collège de France, directeur de l'Institut d'immunologie
- Georges HALPERN
: docteur en médecine,
adjunct professor of medicine ,division of rheumatology-allergy , University of California, Davis. - Salah MECHERI : docteur vétérinaire, chef de laboratoire
- Jean-Pierre REVILLARD : professeur d'immunologie à l'université de Lyon-I-Claude-Bernard
Classification
Médias
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