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ALOPÉCIES

Alopécie - crédits : A. Savasciogullari/ Shutterstock

Alopécie

L'absence ou la rareté des cheveux est quelquefois congénitale, mais dans l'alopécie acquise la chute des cheveux est un symptôme, au retentissement psychique souvent très net. La recherche de ses causes est avant tout orientée par sa topographie, circonscrite, diffuse ou régionale.

Les alopécies circonscrites sont d'origines diverses :

– Certaines dermatoses portent atteinte au cuir chevelu : tumeurs bénignes ou malignes, mais surtout lichen plan, lupus érythémateux, sclérodermie.

– Les teignes, provoquées par certains champignons, se caractérisent par l'aspect squameux de la peau atteinte ; l'identification du parasite repose sur l'examen direct au microscope et sur la culture (en milieu de Sabouraud) de cheveux malades, éventuellement repérés à la lumière de Wood, qui les rend fluorescents. On distingue : les teignes tondantes, microsporiques et trichophytiques, propres à l'âge scolaire, elles guérissent spontanément à la puberté ; la teigne favique, qui persiste chez l'adulte et aboutit à une alopécie cicatricielle définitive ; les teignes suppurées, qui ont une surface abcédée, en macaron (le kérion) ou en plaques polycycliques. Le traitement de ces teignes a été transformé par la Griséofulvine.

– Dans la pelade, on note une ou plusieurs plaques propres et non cicatricielles, à contours circulaires nettement délimités ; tantôt les cheveux absents repousseront en quelques mois, tantôt les plaques seront le siège d'une calvitie définitive. La maladie, parfois en rapport avec un trouble endocrinien, ou avec un foyer voisin d'infection (dentaire, oculaire, sinusal), revêt souvent un caractère psychosomatique.

– Les alopécies circonscrites cicatricielles se voient après des traumatismes divers, des brûlures, des radiodermites ou une infection (généralement staphylococcique) des follicules pileux.

Les alopécies régionales relèvent en général de l'alopécie séborrhéique. Plus fréquente à la fin de l'adolescence chez l'homme, elle atteint d'abord les deux angles temporo-frontaux, puis réalise une tonsure ; l'extension des zones déglabrées peut aboutir à leur coalescence ; l'alopécie séborrhéique succède habituellement au pityriasis sec, avec chute abondante de pellicules, puis stéatoïde, avec apparition de squames graisseuses (Sabouraud). Chez la femme, elle diminue la densité de la chevelure en avant d'une ligne rejoignant les deux oreilles. Jadis rares, les alopécies féminines (plus ou moins nettement séborrhéiques) sont aujourd'hui plus fréquentes (abus de cosmétiques et de teintures ou excès de perturbations psychologiques).

Les alopécies diffuses atteignent tout le cuir chevelu : tantôt complètes, elles aboutissent à une déglabration brusque (defluvium capitis après une émotion vive) ou progressive, suivie de repousse, à la suite d'un traumatisme, d'une opération, d'une pyrexie importante (typhoïde), de certaines médications (Thalium, anticoagulants, antimitotiques, progestatifs). Ailleurs, l'alopécie diffuse touche de petites aires disséminées ; elle peut être le symptôme révélateur d'une syphilis secondaire (l'examen sérologique systématique s'impose) ; plus rarement encore, ces alopécies surviennent après une varicelle ou après des folliculites diffuses staphylococciques.

— Pierre de GRACIANSKY

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Alopécie - crédits : A. Savasciogullari/ Shutterstock

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  • CALVITIE

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