ALPHABET
L'alphabet grec et sa descendance
Dérivé du phénicien, l'alphabet grec est le premier véritable alphabet, car ses créateurs ont utilisé des consonnes phéniciennes, dont ils n'avaient pas l'emploi, pour transcrire les voyelles. Son usage n'est attesté qu'à partir du viiie siècle avant J.-C., mais les spécialistes du phénicien pensent que l'emprunt eut lieu un peu avant 900. Le grec serait donc à l'origine de l'alphabet phrygien, apparu avec le royaume national au viiie siècle avant notre ère. Moins variée que celle de l'araméen, la descendance de l'alphabet grec prendra plus d'importance au cours des siècles.
Les écritures de la péninsule Ibérique (ibéro-tartessienne de l'Algarve, viie s. av. J.-C.) et de l'Anatolie (carienne et lydienne, viie s. av. J.-C. ; lycienne et pamphylienne, ive s. av. J.-C.) mélangent des signes de provenance diverse, et souvent de valeur syllabique, à des lettres grecques. Le copte (iie s. apr. J.-C.), écriture de la langue sacrée de l'Église chrétienne d'Égypte, ajoute à l'alphabet grec sept lettres tirées du démotique (cursive de l'époque pharaonique). Le modèle grec est plus incertain pour l'écriture gotique, créée au vie siècle de notre ère pour évangéliser les Gots. Les alphabets arménien et géorgien, inventés au ve siècle après J.-C., auraient tiré la forme de leurs lettres du pehlevi, et l'idée de la transcription des voyelles du grec. L'influence du grec est plus nette à l'origine du glagolitique (du vieux slave glagol, parole), qui fut forgé par saint Cyrille, l'apôtre des Slaves, pour écrire le slavon (ixe s.) et qui, par l'intermédiaire du cyrillique (xiiie s.), est à l'origine des alphabets modernes russe, biélorussien, ukrainien, bulgare et serbe.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Gilbert LAFFORGUE : maître assistant à l'université de Paris-Sorbonne
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
AŚOKA ou AÇOKA (IIIe s. av. J.-C.)
- Écrit par Marie-Simone RENOU
- 2 805 mots
...Inscriptions ne seront déchiffrées qu'à partir de 1837, quand un fonctionnaire de l'administration civile de Bénarès, James Prinsep, découvrira la clé d'un alphabet jusque-là mystérieux. Car ce texte n'était rédigé ni en pāli ni en sanskrit, mais en māgadhī, langue prakrite de type oriental, sans doute apparentée... -
BRAILLE
- Écrit par Françoise MAGNA
- 7 024 mots
- 3 médias
...(écriture coupée, écriture nocturne...), dont le principe se retrouve dans le système qu'il conçoit ultérieurement et dont s'inspirera Louis Braille. Charles Barbier dispose les 25 lettres de l'alphabet français (la lettre w n'existait alors pas en français) en cinq colonnes de cinq lignes chacune, et... -
BRULY BOUABRÉ FRÉDÉRIC (vers 1923-2014)
- Écrit par André MAGNIN
- 1 189 mots
-
CORÉE - Littérature
- Écrit par Ogg LI , Marc ORANGE et Martine PROST
- 9 648 mots
En revanche, l'invention de l'alphabet coréen, en 1443, que l'on attribue au roi Sejong (règne : 1418-1450), marqua le début d'un renouveau de la littérature coréenne. Le premier essai en han'gŭl, nom donné à ce nouveau système d'écriture phonétique, fut tenté, sur l'ordre du... - Afficher les 19 références