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AULARD ALPHONSE (1849-1928)

Une histoire dantoniste

Franc-maçon, cofondateur de la Ligue des droits de l’homme, membre de l’Association française de la Société des Nations, président de la Mission laïque française (1906-1912), membre de la très laïque Ligue de l’enseignement, Alphonse Aulard ne fait pas mystère de sa volonté de lutter contre les fantômes de la monarchie et ne cache pas ses convictions radicales-socialistes. Malgré sa prétention à l’objectivité méthodique, son travail porte la trace de cet engagement politique : Aulard est un de ceux qui inventent à la République radicale ses origines historiques, 1789-1792 plutôt que 1793-1794, et ses pères fondateurs, Danton plutôt que Robespierre. Publiée en 1900, son Histoire politique de la Révolution françaisetraduit la volonté de proposer une histoire à la fois érudite, sérieuse, mais aussi assez téléologique, guidée par la volonté de « raconter l’histoire politique de la Révolution au point de vue des origines et du développement de la démocratie et de la République ». Grand partisan de la laïcité, Aulard étudie également les liens entre religion et révolution (Le Culte de la Raison et le culte de l'Être suprême en 1892, Le Christianisme et la Révolution française en 1925). Pourfendeur des robespierristes, Aulard s’intéresse davantage à leurs frères ennemis montagnards, en particulier dantonistes (Danton en 1884, mais aussi Les Grands Orateurs de la Révolution, en 1914). Formant de nombreux élèves, de l’historien socialiste Albert Mathiez (qui s’en séparera en 1908, lui reprochant son modérantisme) au spécialiste des relations internationales Pierre Renouvin, Aulard marque durablement l’historiographie de la Révolution française, de la République et, au-delà, de l’histoire politique contemporaine.

— Guillaume MAZEAU

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  • : maître de conférences en histoire moderne à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne

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