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MASSAMBA-DEBAT ALPHONSE (1921-1977)

Président de la République du Congo de 1963 à 1968, Alphonse Massamba-Debat est né à Nkolo, dans la région de Boko. Formé d'abord dans une école protestante, il poursuit ses études à l'école primaire supérieure de Brazzaville puis à l'école des cadres de l'Afrique-Équatoriale française. Il sert comme instituteur puis comme directeur d'école au Moyen-Congo avant de partir pour le Tchad, où il réside pendant la Seconde Guerre mondiale. C'est au cours de son séjour dans ce pays qu'il se lance dans la vie publique. Il devient secrétaire général de l'Association des écoliers du Tchad et membre du Parti progressiste tchadien (section du Rassemblement démocratique africain). Rentré au Congo en 1947, il reprend ses activités militantes au sein du Parti progressiste congolais (section R.D.A.) puis de l'Union démocratique pour la défense des intérêts africains (U.D.D.I.A.) créée par l'abbé Fulbert Youlou pour succéder au P.P.C.

Après la victoire de l'U.D.D.I.A. aux élections de 1957, il devient secrétaire du ministère de l'Éducation. En 1959, il est élu député et président de l'Assemblée nationale.

En 1961, le président Youlou l'appelle aux fonctions de ministre sans portefeuille puis de ministre du Plan. Cependant, jugeant la politique du président trop conservatrice et népotiste, Massamba-Debat se retire en mai 1963 de la vie politique. Mais cette traversée du désert est de courte durée. Trois mois après sa démission, le régime de Fulbert Youlou, dont l'impopularité était devenue flagrante, est renversé par une coalition de mécontents (syndicalistes, étudiants, militaires). C'est dans ces conditions que Massamba-Debat prend la tête du gouvernement provisoire, puis est élu président de la République.

Il trouve le pays dans une situation déplorable : une économie en déroute, un budget en déficit. Il s'efforce d'établir davantage de rigueur dans la gestion des affaires publiques et de diversifier les aides étrangères, en s'ouvrant notamment aux pays de l'Est. Néanmoins, il se trouve tiraillé entre une gauche turbulente (en particulier la Jeunesse du Mouvement national révolutionnaire) et une armée jalouse de ses prérogatives. Ces conflits, aggravés par des rivalités ethniques, amènent une première mutinerie militaire à la suite de la destitution d'un officier du Nord, Marien Ngouabi, qui deviendra rapidement l'homme fort du Congo. Impuissant face à toutes ces tensions, Massamba-Debat démissionne de ses fonctions le 4 septembre 1968, à la suite d'un coup d'État militaire. Traduit devant la cour révolutionnaire, il est acquitté (nov. 1969) et se retire dans sa région d'origine.

Lors des événements de mars 1977, alors que Massamba-Debat semblait définitivement éloigné de la vie politique, il est mis en cause dans l'assassinat du président Ngouabi. Ces accusations, qui cadrent mal avec sa personnalité, serviront de justification à son élimination physique ; il est condamné à mort et exécuté le 25 mars 1977.

— Christian COULON

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    ...en voie d'en remplacer un autre. Le parti unique est d'ailleurs institutionnalisé : c'est le Mouvement national de la révolution (MNR). Seul candidat, Alphonse Massamba-Débat est élu, le 19 décembre, à la présidence de la République. Le mois suivant, Pascal Lissouba, marxiste militant, devient Premier...