ALPHONSE V LE MAGNANIME (1396-1458) roi d'Aragon et de Sicile (1416-1458)
Fils de Fernand de Antéquera et d'Éléonore d'Albuquerque, Alphonse le Magnanime fut un roi fastueux, ami des arts et de la chasse. Il a favorisé l'impérialisme aragonais en développant l'hégémonie du commerce catalan. Il monte sur le trône d'Aragon en 1416 et décide presque immédiatement l'incorporation de la Sicile dans le domaine royal. Il essaye ensuite de poursuivre la politique méditerranéenne de son père. En 1420, une flotte importante occupe la Sardaigne et même la Corse (Calvi, siège de Bonifacio en 1421). Il reçoit alors une demande de secours de Jeanne II de Naples, qui se trouve assiégée dans sa ville par Louis III d'Anjou. Elle le proclame héritier de son royaume. En juillet 1421, il entre triomphalement dans Naples, mais les bonnes relations établies avec Jeanne ne durent pas et Alphonse est vaincu. Il retourne en Catalogne pour obtenir des renforts et au passage il met Marseille à sac.
À son arrivée, le roi d'Aragon et de Sicile intervient dans les conflits avec la Castille et avec le connétable Alvaro de Luna (batailles d'Ariza et de Jadraque). Une trêve est signée en 1430 pour cinq ans et le traité de paix sera ratifié en 1436.
En 1432, Alphonse le Magnanime repart pour l'Italie. Il annonce qu'il part en guerre contre la Tunisie et contre Naples à nouveau. Il est fait prisonnier ainsi que ses frères Jean et Henri par les Génois. En 1436, il obtient sa libération contre un traité d'alliance avec le duc de Milan, mais il ne renonce pas pour autant à conquérir Naples ; il y parvient en 1442 et, réunissant les royaumes de Naples et de Sicile, se proclame « roi des Deux-Siciles ». En 1444, après avoir reçu l'aide du pape Eugène IV, il signe un traité de paix avec Gênes. L'occupation de Naples ouvre de nouvelles perspectives à Alphonse qui cherche à étendre son royaume jusqu'aux Balkans et jusqu'en Syrie. À sa mort, les royaumes d'Aragon et de Sicile allèrent à son frère Jean II, roi de Navarre, tandis que Naples échut à son fils naturel Ferdinand Ier. Le premier royaume des Deux-Siciles avait donc été très éphémère.
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Écrit par
- Charles LESELBAUM : assistant à l'université de Paris-IV
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