- 1. Origine des A.M.A.P.
- 2. Contrat de base et fonctionnement d’une A.M.A.P.
- 3. Les A.M.A.P., un monde d’associations en évolution permanente
- 4. Les questions posées par les élargissements sociologiques et géographiques des A.M.A.P.
- 5. Apports et limites des A.M.A.P. dans l’évolution des régimes alimentaires
- 6. Bibliographie
AMAP (Association pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne)
Contrat de base et fonctionnement d’une A.M.A.P.
Un contrat collectif est passé entre un ou des agriculteurs et un ou plusieurs groupes de consommateurs. Les premiers s’engagent à produire de façon biologique ou raisonnée, à diversifier leurs productions, à expliquer aux consommateurs (et à leurs familles) le fonctionnement de leurs exploitations, voire à les faire participer à certains travaux. Les consommateurs quant à eux s’engagent à payer à l’avance un « panier » de produits frais (dont le prix est fixé sur le contrat), correspondant aux productions saisonnières locales, et à venir le récupérer à intervalles de temps réguliers (souvent une fois par semaine) sur l’exploitation même ou dans un autre lieu déterminé (qui peut se situer en ville). La composition de ce panier – qui, au-delà de son contenu, possède très souvent pour l’acheteur une forte valeur symbolique – est bien entendu variable selon les saisons et le déroulement des cultures (qui est fonction des conditions climatiques et des aléas de production liés à d’éventuelles maladies ou attaques d’insectes ravageurs). Les contrats peuvent porter sur une année entière, ou, le plus souvent, sur une saison de production : printemps-été ou automne-hiver. Pour les agriculteurs, les avantages de ces contrats sont d’avoir une meilleure visibilité sur les quantités à produire, d’être assurés à l’avance d’un « juste prix » (prix équitable) et de partager les risques de mauvaise récolte éventuelle avec leurs clients, qui ne récupèrent alors, et sans dédommagement, que des quantités moindres que celles initialement prévues. Pour les consommateurs, il y a là l’assurance d’une recherche de qualité des productions (qualité gustative et nutritionnelle grâce au recours à des variétés adaptées et à des méthodes de culture spécifiques), d’une traçabilité (facilitée par l’absence d’intermédiaires et une réduction considérable des food miles), de frais de conditionnement et d’emballage très limités par le recours au système du panier, d’une meilleure protection de l’environnement… Les denrées agricoles concernées sont principalement des fruits et des légumes, mais les contrats peuvent aussi porter sur des œufs, des fromages ou des viandes. Il n’est pas rare aujourd’hui que certaines A.M.A.P. aient recours à quatre ou cinq agriculteurs et, à l’inverse, qu’un même agriculteur participe à plusieurs A.M.A.P. Pour les agriculteurs, comme pour les consommateurs, s’ajoutent les opportunités de développer des liens sociaux et de tisser des relations plus étroites entre ville et campagne. Les consommateurs deviennent des « consom’acteurs » citoyens en s’engageant dans une A.M.A.P.
Le fonctionnement d’une A.M.A.P. est géré par un comité de bénévoles (comportant en général un trésorier, un responsable de l’animation, un responsable de la communication interne) qui assiste un coordinateur. La qualité de la gestion de ce coordinateur est fondamentale pour la bonne marche d’une A.M.A.P.
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Écrit par
- Jean-Paul CHARVET : professeur émérite à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, membre de l'Académie d'agriculture de France
Classification
Médias
Autres références
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AGRICULTURE DURABLE
- Écrit par Jean-Paul CHARVET
- 5 444 mots
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...considérations éthiques, comme celle des « locavores », c’est-à-dire des citoyens qui cherchent à acquérir les produits alimentaires qu’ils consomment au plus près de leur lieu de résidence.Les A.M.A.P., qui s’inscrivent dans cette démarche de proximité, font souvent une large place aux produits « bio ».