WALLON AMENDEMENT
Professeur d'histoire à la Sorbonne, membre de l'Institut, Henri Wallon (1812-1904) est élu par le département du Nord à l'Assemblée de Bordeaux en 1871. Représentant, entre le centre gauche et le centre droit, un modèle du député libéral et modéré, attaché à la dynamique de l'équilibre en toutes choses, il se fit remarquer par son intervention dans la discussion relative aux lois constitutionnelles, en 1874 et 1875, qui se révéla décisive.
Le 30 janvier 1875, l'amendement Wallon permettait à une voix de majorité de faire passer le régime de la république de fait à la république de droit. De la difficulté de mettre d'accord ceux qui voulaient l'organisation d'un septennat personnel confié au maréchal de Mac-Mahon (dont les monarchistes étaient sûrs) avec ceux qui voulaient assurer les institutions pour un temps indéfini par un septennat impersonnel, il ressortait que l'expression « gouvernement de la République » était trop nouvelle ou trop vive. Après plusieurs tentatives repoussées au cours des six mois précédents, par l'orientation de quelques voix au centre du dispositif parlementaire, le 30 janvier 1875, l'amendement Wallon l'emportait.
« Le président de la République est élu [...] par le Sénat et la Chambre des députés réunis en Assemblée nationale. » À partir de ce texte, la République allait s'ancrer dans la réalité politique de la France par les trois lois constitutionnelles séparées, dites Constitutions de 1875, des 24 février, 25 février et 16 juillet 1875, votées à de plus confortables majorités. À la vérité, par-delà l'opposition des monarchistes et des républicains, les centres avaient imposé l'avenir libéral et parlementaire des institutions républicaines.
Ministre de l'Instruction publique, des Cultes et des Beaux-Arts dans les cabinets Buffet (1875) et Dufaure (1876), Wallon est ensuite nommé doyen de la faculté des lettres de Paris et sénateur à vie.
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Écrit par
- Armel MARIN : metteur en scène, conseiller en éducation populaire et techniques d'expression
Classification
Autres références
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TROISIÈME RÉPUBLIQUE
- Écrit par Louis GIRARD
- 14 493 mots
- 33 médias
...l'Assemblée ; quelques succès inopinés des bonapartistes aux élections partielles incitèrent la majorité à conclure. Le 30 janvier 1875, l'amendement Wallon mentionnant le « président de la République », et non plus le seul Mac-Mahon, inscrivait en fait la République dans le texte des lois constitutionnelles,...