AMÉRINDIENS Amérique centrale
La communauté
Vie économique
Les Indiens de l'Amérique moyenne vivent essentiellement de l'agriculture, agriculture plus pauvre, pour chaque région considérée, que celle des populations qui les entourent.
À quelques exceptions près, la propriété est individuelle. Chez les Lenca du Honduras toutefois, toute la terre appartient au village. De nombreuses communautés possèdent des terrains communaux, les ejidos. Fréquemment, la parcelle cultivée ne suffit pas à nourrir une famille pendant douze mois et la soudure entre les deux récoltes pose des problèmes difficiles. Très souvent, les hommes vont travailler un mois ou deux dans les plantations plus riches, en dehors de leur communauté. Les difficultés économiques des Indiens sont accrues par le fait qu'en général ils consacrent une partie de leurs ressources à des dépenses destinées à leur assurer une place dans la société. Il leur paraît aussi indispensable de remplir leurs obligations sociales et religieuses que d'assurer la vie matérielle de leur famille. Il est rare que les groupes indigènes vivent en économie fermée. Le commerce est actif à l'intérieur de la communauté, entre les communautés, entre les villages indiens et le monde extérieur (à l'échelon de la province). Les marchés sont très importants et créent des courants constants d'échanges entre les différents villages. L'Indien vient y vendre les produits de sa terre, acheter aux métis (propriétaires en général des boutiques du centre des villages) des produits manufacturés, en premier lieu l'alcool. C'est le boutiquier qui s'enrichit. L'importance des tractations n'est pas égale toute l'année : à son maximum après la récolte du maïs, elle est au plus bas dans le courant de l'été, quand les réserves sont épuisées.
Administration
Parfois les villages indiens ont une administration qui ne diffère en rien de celle des autres agglomérations. Dans d'autres endroits, une administration de type traditionnel subsiste : le pouvoir y est exercé soit par un seul homme, soit par un conseil (en général un groupe de vieillards). Le travail de la commune et de la présidence municipale est confié à des hommes désignés par le « gouverneur » ou par le conseil, dont la charge, non rémunérée et obligatoire, dure un an. Aucune loi du pays ne les oblige à accepter cette charge, mais la force de la tradition est telle que personne ne songe à s'y dérober. Ces fonctionnaires (topiles et mayores dans le Mexique central) ainsi que le gouverneur ont pour insigne de leur pouvoir un bâton (topilli en nahuatl) qui revêt parfois, comme dans l'ancien Mexique, un caractère sacré. Les vieillards jouent encore un rôle très important au sein de nombreux groupes, même proches des grandes villes. Les conseils d'anciens, face au « modernisme », assurent la cohésion des villages.
Souvent, l'administration officielle et l'administration traditionnelle coexistent. Dans certaines régions, la liaison avec le pouvoir provincial ou national n'est assurée que par un secrétaire de mairie, parlant la langue indigène et l'espagnol et sachant lire et écrire. Les groupes entièrement autonomes sont peu nombreux. Les Mayos, les Tarahumara, les Yaqui ont des « gouvernements » qui dépassent le cadre du village. Leurs chefs représentent les communautés auprès des autorités nationales.
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Écrit par
- Georgette SOUSTELLE : maître de recherche au C.N.R.S.
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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