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AMÉRINDIENS Amérique centrale

Le cycle de vie

Naissance et premières années

Les femmes indiennes les plus « riches » et les plus évoluées louent, pour accoucher, les services d'une guérisseuse-accoucheuse. Dans les familles plus pauvres, la femme accouche, en position accroupie ou à genoux, entourée de son mari et de sa belle-mère. La naissance d'un enfant s'accompagne quelquefois de certaines pratiques : de nombreux Indiens enterrent le placenta loin de l'habitation ; les Tepehua l'enterrent dans la maison, avec du sel et du tabac. Les Indiens Tzeltales font boire à la femme sur le point d'accoucher une décoction de queue de sarigue grillée. Très répandue est la coutume de faire prendre à la jeune mère, trois jours après la naissance de l'enfant, un bain de vapeur. L'allaitement de l'enfant se poursuit pendant trois ou quatre ans, les femmes croyant que le fait d'allaiter leur évite une nouvelle grossesse. L'alimentation du bébé est complétée par de la bouillie de maïs (atole). On trouve des rites de puberté chez les Indiens de Panamá : Cuna de San Blas et Guaymi.

Le nom

Il existe encore un très petit nombre de groupes dans lesquels chaque individu ne porte, comme avant la conquête, qu'un nom personnel et pas de nom de famille. Tel est le cas chez les Lacandons : chaque Lacandon a un nom individuel auquel s'ajoute celui d'un animal-totem, qu'il a en commun avec les autres membres du groupe ; il possède encore un troisième nom, correspondant à l'une des deux phratries, notion qui n'a pas disparu chez ces Indiens. Dans leur immense majorité, les Indiens portent un prénom chrétien (très nombreux sont les Indiens baptisés) et un nom de famille la plupart du temps espagnol. Cependant, il existe des noms de famille en langue indigène par exemple en pays maya et chez les Indiens Nahua.

Une croyance très répandue est celle de l'existence d'un animal-compagnon qui, de la naissance à la mort, ne quitte pas l'individu. En pays nahuatl, cet animal-compagnon est appelé le plus souvent tonal, moins fréquemment nahual. Le tonal est l'animal qui correspond à quelqu'un. Si l'animal-compagnon d'un être humain est blessé, est fait prisonnier, ce dernier souffre : si le tonal meurt, l'homme meurt en même temps que lui. Souvent, seul le sorcier sait quel est l'animal-compagnon d'une personne. Chez les Mixtèques, le premier animal qui passe devant la maison d'une accouchée sera l'animal-compagnon du nouveau-né. Chez les Huave, l'accoucheuse jette de la cendre autour de l'habitation ; le premier animal dont on trouvera les traces sur la cendre sera l'animal-compagnon de l'enfant.

Le baptême chrétien crée une véritable parenté entre les parents de l'enfant et ses parrains : ils deviennent compadres. Ce compadrazgo établit entre eux des liens aussi forts que ceux du sang. Ils se doivent, toute leur vie durant, amitié, estime et assistance.

Le mariage

L'institution du mariage prend des formes variées suivant le degré d'assimilation des communautés considérées. Chez les Indiens déjà très intégrés à la société mexicaine, le mariage a lieu à l'église et n'est accompagné d'aucune cérémonie de type traditionnel. Seuls les usages concernant la demande en mariage ont survécu sur presque toute l'étendue du territoire. Les parents du jeune homme doivent faire plusieurs visites aux parents de la jeune fille et jamais la demande ne doit être acceptée tout de suite. Ces visites ont toujours lieu la nuit. Les parents du jeune homme se font accompagner d'amis (en général des personnes âgées), habiles dans l'art de la parole, qui prononcent des discours de circonstance pleins de solennité. Dans certains groupes, l'usage veut qu'une réponse affirmative ne soit donnée qu'au bout de la sixième visite. Les enfants doivent accepter les décisions des parents, même si les[...]

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