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AMÉRINDIENS Amérique du Nord

La révolution américaine

Ce monde de colons venus d'Europe avec l'espoir d'une vie ou d'un monde nouveau n'ont recréé en Amérique que ce qu'ils avaient connu en Europe et avaient fui, les oppressions sociales, politiques ou religieuses. Ces contradictions aboutissent à la révolution américaine, ultime et vaine tentative de retrouver ce rêve de liberté, qui écrase ceux qui auraient pu les aider, les Indiens. Le gouvernement fédéral des nouveaux États-Unis intervient pour obtenir des Indiens des traités de cession, mais ces traités sont violés ; le gouvernement fédéral utilise la force, et il en ira ainsi jusqu'en 1871, quand la politique des traités sera abandonnée.

Dans un premier temps, la politique fédérale continue celle de l'époque de la colonisation. Une frontière indienne permanente est établie le long de la frontière ouest des États situés sur la rive droite du Mississippi, où l'on se propose de déporter tous les Indiens de l'Est. La fin de la période coloniale voyait la reconnaissance partielle des souverainetés territoriales et politiques indiennes. Mais il s'est produit un fait que les Indiens ne pouvaient imaginer : un trait de plume supprima la présence française. Or la prospérité économique des tribus, d'une part, leur indépendance politique, d'autre part, reposaient sur le jeu de balance que leur permettait la rivalité franco-anglaise. Dès le début, l'opinion coloniale est anti-indienne, la politique indienne étant l'un des facteurs de rupture avec l'Angleterre, tandis que l'envahissement des terres indiennes provoque entre colons et Indiens un état permanent de guérilla sur la frontière, qui se poursuit pendant la révolution. Au sortir de la guerre d'Indépendance, l'affrontement semble inévitable.

Les Iroquois cessent momentanément de jouer un rôle. Pendant la révolution, les Oneida prennent le parti américain, les autres nations le parti anglais. La Ligue sort ruinée de la guerre. Comme une partie de sa population va s'installer au Canada, en territoire anglais, elle reste coupée en deux. Les Indiens de l' Ohio s'organisent. Une confédération se forme officiellement en 1785, regroupant, entre autres, Delaware, Shawnees, Miamis, Potawatomis, Ottawas, etc. ; des demandes claires sont adressées aux États-Unis : abrogation des traités signés après l'indépendance, reconnaissance de la Confédération, avec l'Ohio comme frontière, affirmation du principe que la terre est le bien commun de toutes les tribus.

La conquête

Ne parvenant pas à faire éclater la Confédération, les États-Unis optent pour la guerre. Dans le Sud, les tribus qui comptent dans leurs rangs une importante population métisse se sont divisées entre ceux qui sont partisans d'une politique de conciliation et d'adaptation culturelle et ceux qui sont partisans d'une opposition plus ferme. Ces divisions, auxquelles s'ajoutent les intrigues espagnoles et américaines, font échouer les projets d'alliance avec les Indiens du Nord. Les Indiens signent une série de traités qui sont autant de défaites et d'abandons territoriaux. Les territoires qu'ils défendent ont été officiellement reconnus par l'Angleterre et l'Espagne aux États-Unis. Une fois acquise la Louisiane, alors tout le bassin occidental du Mississippi, les États-Unis ont la voie libre. Les groupes indiens sont chargés de dettes envers les compagnies commerciales de toute obédience, et le gouvernement américain promeut cette politique d'endettement. De plus en plus, le gouvernement et le monde américain interviennent à l'intérieur des tribus. C'est le début des programmes pour les Indiens, le début des missions américaines protestantes et des programmes d'assimilation. Quelques leaders agissant ici et là parviennent à retarder le cours des choses. Mais, quand ils disparaissent, c'est le vide. La défaite des traditionalistes[...]

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Écrit par

  • : professeur adjointe, département d'anthropologie, université de Montréal
  • : maître de conférences à l'université de Paris-VII (U.F. d'anthropologie-ethnologie)
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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