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AMÉRINDIENS Amérique du Nord

Le Canada

L'administration des réserves indiennes, jusque-là de la compétence du gouvernement anglais, est passée à la province du Canada en 1860. Dans les provinces maritimes, les Indiens subirent sans grand dommage la présence française.

La colonisation

Après la défaite française, la colonisation se développa. Des réserves furent créées, mais les interventions sur le mode de vie, le déclin du commerce des fourrures, et l'accaparement les réduisirent à un état de prolétariat rural. Dans la vallée du Saint-Laurent, les Français s'installèrent dans une région déjà vidée de ses habitants. Pour des raisons diverses, des groupes d'Indiens, Abenakis, Iroquois, Hurons, vinrent s'installer parmi eux. Plus à l'ouest, le long des rives nord et est des lacs Huron, Érié et Ontario, la pression sur les terres ne commença qu'après la révolution américaine. Dans l'Est, la réduction des Indiens sur réserve, à la fin du xviiie et au cours de la première moitié du xixe siècle, s'accompagna aussitôt d'une pression acculturatrice, cependant moins forte et moins soutenue qu'aux États-Unis en raison de la moindre pression démographique et de la colonisation plus récente et sans conflits majeurs avec les Indiens. Le xixe siècle est une période de paupérisation, de perte d'accès aux ressources traditionnelles. De 1781 à 1862, une série de traités furent signés par le gouvernement anglais, puis par la province du Canada, pour l'établissement de réserves allant soit aux groupes autochtones, soit à des Indiens réfugiés venus des États-Unis, tels les Iroquois, les Potawaromis, les Delaware. Dans certaines régions où la pression coloniale fut moins grande, les Indiens conservèrent l'accès à leurs territoires de chasse. À l'ouest des Grands Lacs, dans la région des Plaines canadiennes, la situation était la même. La traite avait bouleversé la répartition des populations, la règle était la dispersion en petits groupes, ou bandes, réunis derrière des leaders tacitement admis. Enfin, des Sioux se réfugièrent au Canada en 1862 puis en 1876-1877 à la suite de conflits avec les États-Unis.

La C.B.H. avait reçu juridiction sur la terre de Rupert en 1670. Il n'y avait eu mouvement de colonisation qu'à partir de 1812, dans la région de la rivière Rouge. Le développement de la population était surtout le fait de métis semi-nomades. La C.B.H. perdit progressivement juridiction sur ses vastes territoires dont se détacha d'abord la Colombie britannique en 1858. Le rattachement au Canada en 1869 entraîna l'annexion du Manitoba. La juridiction de la C.B.H. s'étendait sur le nord du Québec, de l'Ontario et sur les Territoires de l'Ouest jusqu'aux Rocheuses. De 1871 à 1877, sept traités furent conclus concernant le sud-ouest de l'Ontario, le sud du Manitoba, l'Alberta et la Saskatchewan. Parallèlement s'organisait la mise en tutelle politique.

Tutelle et intégration forcée

L'objectif gouvernemental était d'amener progressivement les Indiens à l'émancipation, par laquelle ils perdaient leur statut indien et devenaient citoyens. En 1860, la province du Canada reçut la responsabilité des Affaires indiennes, qui devint ensuite celle de la Confédération canadienne, officiellement créée en 1867. En Colombie britannique, la colonisation a commencé dans les années 1840. Après avoir pratiqué, dans un premier temps, une politique d'achats de terres et de négociations, les autorités adoptèrent comme principe que les Indiens n'avaient aucun droit sur les terres. Après l'adhésion au Canada, en 1871, la politique officielle des réserves fut à nouveau appliquée, mais les autorités provinciales décrétèrent que leurs Indiens, étant pêcheurs, n'avaient pas besoin de beaucoup de terres.

Dans le Nord, quatre traités[...]

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Écrit par

  • : professeur adjointe, département d'anthropologie, université de Montréal
  • : maître de conférences à l'université de Paris-VII (U.F. d'anthropologie-ethnologie)
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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