AMÉRIQUE (Histoire) Découverte
La découverte de Colomb
Dans le royaume de Portugal, où il s'était établi en 1476, Colomb gagnait sa vie en « dessinant des cartes et des sphères » (comme il avait appris à le faire dans sa patrie). Pendant les neuf années de son séjour, il continua à naviguer pour le compte de la maison Centurione, de Gênes, dont il était commissionnaire. Maintes fois il a bourlingué le long des côtes d'Afrique et s'est perfectionné dans la navigation hauturière. Il vécut à Madère, à Porto Santo, recueillant tous les indices sur les îles du « Ponant », fréquentant ceux qui partaient à la découverte. Il s'est rendu aussi, pour des voyages commerciaux, à Bristol, où l'on parlait beaucoup de l'île de Brasil, en Irlande, et très probablement en Islande. Il occupait ses loisirs à lire et annoter les premières éditions imprimées de Marco Polo, de Pierre d'Ailly, de Ptolémée. Tout ce faisceau de connaissances empiriques et théoriques, tous ces pressentiments, il les a menés à leur accomplissement grâce à un génie personnel fait de ténacité et d'imagination : toute sa vie, il a eu conscience d'être investi d'une mission providentielle.
Après avoir échoué auprès de Jean II, il obtint d'être agréé par Ferdinand et Isabelle de Castille : ainsi, il pourra partir de l'une des îles des Canaries (qui appartenaient aux Rois Catholiques) à la latitude exacte (le 28e parallèle) qui le conduira en droiture sur les Antilles, poussé par l'alizé est-ouest. Il débarqua (12 octobre 1492) non loin de l'île d'Haïti, qu'il prétendra être « Cipango » lorsqu'on y aura trouvé de l'or. L'année suivante, ayant longé interminablement le littoral sud de Cuba, il se persuadera que c'est une « terre ferme » reliée au royaume du Grand Khan, et qu'elle marque la fin de l'Occident et le début de l'Orient.
Les indigènes nus qui accouraient à chacune de ses escales, Colomb n'hésitera pas à les appeler des « Indiens ». Il admirera la simplicité de leurs mœurs, leur libéralité, leur confiance, qui les disposaient, pensait-il, à « devenir chrétiens ».
Dès que la nouvelle de l'extraordinaire événement parvint en Espagne, le jeune humaniste Pierre Martyr d'Anghiera, qui vivait à la cour des Rois Catholiques, écrivit : « Colomb vient de découvrir un nouvel hémisphère de la Terre par les Antipodes occidentales. » Cependant, pas plus que le découvreur lui-même, il ne pensait que cet hémisphère fût séparé de l'Asie : on retrouvait seulement une partie du monde « Bien connue des Anciens », comme le dit Colomb lui-même. Un devoir urgent s'imposait : y porter la « Bonne Nouvelle du Salut ». Dès 1493, la bulle Inter caetera attribua aux souverains espagnols une mission d'évangélisation sur tous les territoires situés à l'ouest d'une certaine ligne tracée de pôle à pôle.
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Écrit par
- Marianne MAHN-LOT : retraitée du C.N.R.S. (ingénieur en sciences humaines)
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