AMÉRIQUE (Structure et milieu) Géologie
L'Amérique du Nord
Malgré sa complexité, le continent nord-américain présente un nombre réduit de grands éléments morpho-structuraux : le bouclier canadien, la plate-forme nord-américaine, les chaînes de montagnes ourlant les bordures continentales.
Le bouclier canadien, d'âge précambrien (plus de 570 Ma, jusqu'à 3 800 Ma), occupe la partie située au nord de la ceinture des Grands Lacs et se poursuit vers l'est dans la partie méridionale des îles arctiques et au Groenland.
La plate-forme nord-américaine, formée par la partie du bouclier recouverte par une série sédimentaire allant de l'ère primaire à l'Actuel (depuis 570 Ma) et demeurée horizontale, se poursuit au nord dans la partie septentrionale des îles arctiques. Le rebord de la plate-forme qui domine morphologiquement le bouclier est appelé ligne de Glint ; les grands lacs du retrait glaciaire d'il y a 10 000 ans la jalonnent : lacs Supérieur, Ontario, Érié, Huron, Michigan, Winnipeg, Caribou, Grand Lac de l'Esclave, Grand Lac de l'Ours.
À l'est, les chaînes appalachiennes de la façade atlantique et du pourtour du golfe du Mexique, mises en place durant l'ère primaire (de 570 à 225 Ma), ont vu leur continuité initiale interrompue du fait des ouvertures ultérieures de la mer de Baffin, de l'Atlantique et du golfe du Mexique, accompagnées de dépôts secondaires et tertiaires transgressifs et discordants le long des marges nouvellement créées. Ainsi en est-il de la plaine côtière du golfe du Mexique, qui masque les relations structurales initiales entre les Appalaches, les monts Ouachita et les monts Marathon.
À l'ouest, les cordillères nord-américaines, édifiées sur et en bordure de la marge pacifique du continent au cours des temps alpins, c'est-à-dire depuis le début de l'ère secondaire (225 Ma), se suivent de manière ininterrompue de l'Alaska à l'Amérique centrale nucléaire (à socle continental), et plus précisément jusqu'au Nicaragua. Au-delà, le relais montagneux avec la cordillère des Andes se fait par l'Amérique centrale isthmique du Costa Rica et de Panamá, dépourvue de croûte continentale.
Les trois grands éléments constitutifs du continent nord-américain résultent d'événements géodynamiques qui se sont succédé dans le temps en se recoupant les uns les autres. Par exemple, les chaînes appalachiennes paléozoïques de la façade atlantique sont recoupées orthogonalement et reprises au Mexique par les structures des cordillères secondaires et tertiaires.
On distingue ainsi, en suivant l'histoire géologique, une Amérique du Nord précambrienne, une Amérique du Nord primaire et une Amérique du Nord secondaire et tertiaire.
L'Amérique du Nord précambrienne
Le bouclier canadien couvre une superficie de 4 850 000 kilomètres carrés sur le continent et les îles arctiques. Dans le Précambrien, on distingue l' Archéen, antérieur à 2 milliards 500 millions d'années, fait de roches fortement métamorphisées, et le Protérozoïque, moins déformé, qui se termine vers 570 millions d'années.
Les datations isotopiques permettent de différencier des provinces structurales dans lesquelles les roches ont été métamorphisées ou granitisées à la même époque.
L'Archéen
Les plus anciennes provinces sont celles du lac Supérieur, du Grand Lac de l'Esclave, du lac du Nain et du Wyoming (cette dernière ayant été reprise par les déformations laramiennes à 65 Ma), où les manifestations magmatiques et métamorphiques les plus récentes datent de 2 milliards 500 millions d'années.
La base de l'Archéen est bien exprimée près du lac Supérieur, où affleurent les séries de Keewatin, constituées par de puissantes venues volcaniques renfermant des structures en oreiller (pillow lavas) associées à des cherts, à des grauwackes,[...]
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Écrit par
- Jean AUBOUIN : membre de l'Institut
- René BLANCHET : recteur à l'Académie de Nice
- Jacques BOURGOIS : docteur d'État, directeur de recherche au C.N.R.S.
- Jean-Louis MANSY : professeur à l'université des sciences et techniques de Lille, docteur ès sciences
- Bernard MERCIER DE LÉPINAY : chargé de recherche au C.N.R.S., agrégé de l'Université, docteur ès sciences
- Jean-François STEPHAN : professeur à l'université de Nice-Sophia Antipolis, directeur de l'Institut de géodynamique
- Marc TARDY : agrégé de sciences naturelles (option sciences de la Terre), docteur d'État, professeur à l'université de Savoie
- Jean-Claude VICENTE : maître de conférences, département de géotectonique, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
Classification
Médias
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