AMÉRIQUE (Structure et milieu) Géologie
L'Amérique du Sud
En Amérique du Sud, on oppose classiquement une Amérique cratonique orientale, stable, et une Amérique andine occidentale, tectoniquement active.
Cette situation est née de l'évolution secondaire et tertiaire pendant le cycle andin qui débuta voilà 200 millions d'années en relation avec la subduction du Pacifique sous l'Amérique du Sud.
Antérieurement, la répartition des zones stables et des ceintures de déformation était très différente. En témoignent les restes d'orogènes anciens, paléozoïques et précambriens, dont on retrouve les traces à travers les grandes unités morphostructurales qui constituent aujourd'hui le continent sud-américain.
L'Amérique du Sud cratonique est constituée de noyaux de socles anciens – les boucliers guyanais et brésilien ainsi que quelques affleurements qu'on rassemble parfois en un bouclier patagon –, ossature profonde du sous-continent lui-même. Les bassins de Parnaíba et du Paraná séparent un bouclier brésilien central d'un bouclier brésilien oriental (ou côtier). La dépression transcontinentale de l'Amazone, qui sépare le bouclier brésilien du bouclier guyanais, se trouve dans le prolongement de la faille transformante de la Romanche. Les divers bassins qui viennent d'être évoqués se sont individualisés au Primaire, entre 600 et 400 millions d'années.
Au sud du Río de La Plata et de la sierra de Tandil, les sierras Pampeanas, la sierra de la Ventana et le massif patagon portent les marques de l'orogenèse hercynienne qui prend en écharpe la partie méridionale de l'Amérique du Sud.
Les plaines centrales qui s'étendent largement en avant des Andes, des llanos colombo-vénézuéliens aux pampas argentines, enveloppent les massifs anciens de l'Amérique cratonique.
À l'ouest, la cordillère des Andes (8 000 km du nord au sud) borde le continent sur toute sa longueur. Cette puissante chaîne de montagnes qui culmine à l'Aconcagua (6 959 m) présente trois segments : on oppose en effet classiquement les Andes centrales, sans ophiolites, comprises entre les transversales de Huancabamba (40 S.) et de Bariloche (410 S.), aux Andes distales, à ophiolites, comprenant les Andes septentrionales d'Équateur et de Colombie, et les Andes australes, patagonnes et de Magellan.
La branche sud de l'orogène caraïbe se trouve dans le prolongement de la ceinture de déformation andine, qui enveloppe de la sorte le nord du continent, tandis que vers le sud, le long de la frontière avec la plaque Scotia, le système patagon représente l'équivalent austral de la situation caraïbe.
La fosse du Pérou-Chili (ou fosse d'Atacama), une des plus longues du monde, suit l'édifice andin sur presque toute sa longueur, de Bahía Solano, en Colombie, jusqu'à la péninsule de Taitao, au Chili. Cette fosse, profonde de plus de 8 000 mètres au large du Chili, est l'expression morphologique de la subduction du Pacifique (plaque de Nazca) sous le continent sud-américain. Cette situation particulière a permis de proposer les Andes comme l'exemple type d'une chaîne de subduction. De fait, une partie importante des reliefs andins correspond aux édifices volcaniques qui marquent puissamment la morphologie de cette chaîne de montagnes. Par ailleurs, l'activité sismique qui caractérise cette région confirme le caractère actif de la déformation qui préside à l'édification de l'orogène depuis 100 millions d'années.
À la marge active pacifique du continent sud-américain s'oppose la marge passive atlantique, dont l'individualisation remontre au milieu du Crétacé (100 Ma). Par son extension, le plateau continental des îles Malouines (ou Falkland) est l'une des structures majeures de cette marge.
Le Précambrien des boucliers
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Écrit par
- Jean AUBOUIN : membre de l'Institut
- René BLANCHET : recteur à l'Académie de Nice
- Jacques BOURGOIS : docteur d'État, directeur de recherche au C.N.R.S.
- Jean-Louis MANSY : professeur à l'université des sciences et techniques de Lille, docteur ès sciences
- Bernard MERCIER DE LÉPINAY : chargé de recherche au C.N.R.S., agrégé de l'Université, docteur ès sciences
- Jean-François STEPHAN : professeur à l'université de Nice-Sophia Antipolis, directeur de l'Institut de géodynamique
- Marc TARDY : agrégé de sciences naturelles (option sciences de la Terre), docteur d'État, professeur à l'université de Savoie
- Jean-Claude VICENTE : maître de conférences, département de géotectonique, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
Classification
Médias
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